De Ramstein à Rammstein
3800 kilomètres, 21 jours de reportages et plusieurs milliers de photos, mon mois de juin aura été assez sportif. Mais il aura surtout été très intéressant et même assez excitant.
Après quelques jours autour de Chamonix et Gap pour différents reportages presse et corporate, j’ai pris la direction de l’Allemagne, pour découvrir un endroit assez incroyable : la base américaine de Ramstein.
L’objectif de ce voyage est de faire deux reportages, l’un sur l’équipe du Sirpa Terre (l’équipe image et communication des armées) dont fait partie le photographe Jean-Raphael Drahi, l’autre sur la manœuvre de l’OTAN « Swift Respond » dont fait partie la France à travers la 11ème Brigade Parachutiste que j’ai déjà suivi de nombreuses fois pour le magazine « Opérations Spéciales ».
Avoir la chance de pénétrer dans une base américaine, qui plus est la plus grande en dehors des Etats-Unis, est une expérience extraordinaire. On y retrouve la traditionnelle démesure américaine.
A peine passé l’entrée et la sécurité, on passe devant un Burger King. Ah oui. Saviez vous que l’armée américaine a un contrat avec Burger King ? C’est pour cela qu’il y en a un dans chaque base militaire…
Bref.
Nous ne sommes toujours pas arrivés aux pistes et aux hangars de l’US Air Force, que nous passons devant un gigantesque centre commercial. A l’intérieur, plus d’une dizaine de fastfood dont certains que je découvre mais qui sont courants outre-Atlantique.
La visite à l’intérieur du centre commercial est presque choquante. On y trouve des rayons entiers de jouets pour enfants, un mini Apple Store, et même un rayon barbecue et canapés !
Mais je ne suis pas là pour faire du shopping et nous nous dirigeons vers le hangar occupé par le 1er RTP (régiment du train parachutiste), des Toulousains comme moi ! Cocorico !
Manque de chance, la météo est très mauvaise, et l’action n’est pas vraiment au programme sur la base. Je n’ai que la possibilité de photographier les troupes lors de leur préparation et leur embarquement. Elles seront larguées à plusieurs centaines de kilomètres au sud-est du pays, mais je ne pourrais pas aller sur place, car un autre rendez-vous et un autre reportage m’attend en France.
En route pour l’enfer
834 kilomètres et 8 heures de routes plus tard, me voici dans la campagne profonde de Clisson, près de Nantes.
Cette fois, il n’est pas question de Ramstein, mais de Rammstein, le fameux groupe allemand ayant un fort penchant pour la pyrotechnie et une scénarisation très poussée sur scène.
Dans la rubrique « le saviez vous ? », il faut savoir que le groupe s’est nommé Rammstein justement en hommage à la ville allemande qui a connu le 28 août 1988 un tragique accident. Trois appareils de la patrouille nationale italienne des Frecce Tricolori se percutent en vol lors de la fête aérienne donnée sur la base américaine de Ramstein. L’accident se produit à la suite d’une figure particulièrement spectaculaire appelée le « Cœur percé ». Soixante-dix morts1 et 346 blessés graves sont enregistrés. Au total, ce sont environ 1 500 personnes qui doivent bénéficier de soins médicaux et psychologiques à la suite de l’accident.
La différence d’orthographe s’explique par le fait que les membres du groupe se sont tout simplement trompés et ont rajouté un « m » sans le vouloir…
22h30. A quelques dizaines de mètres de la scène, je profite de cet incroyable concert, rythmé par des feux d’artifices et des jets de flammes lancés qui réchauffent l’atmosphère. Il y a quelques heures encore, j’étais à plusieurs centaines de kilomètres d’ici, dans un environnement radicalement différent que celui du Hellfest et son hallucinant camping de metalleux.
Mon « tour de France » de photoreportage n’est pas encore terminé, je dois encore redescendre sur Bordeaux et la côte Atlantique pour un épisode du « RideTrip ». En attendant, je profite de cet incroyable festival de musique extrême pour poursuivre mon travail photographique sur les festivaliers et l’ambiance du Hellfest.