Everest, le sommet trop accessible ? - Destination Reportage

Everest, le sommet trop accessible ?

Ou quand l’actualité croise le Box Office… Tandis que le Népal envisage de restreindre l’accès au plus haut sommet du monde, le dernier film de Baltasar Kormákur, « Everest » s’est très rapidement hissé en haut du Box Office. J’ai eu l’occasion de voir ce film en avant première et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il jette un froid !

Inspiré d’une histoire vraie

Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film sans me renseigner en amont à son sujet. Et il faut dire que lorsque l’on est pris dans l’histoire, aussi brutalement qu’une bouteille d’oxygène dans la glace, et que le dénouement apparaît, avec l’hommage aux « vrais » protagonistes du film, on est encore plus assailli par les frissons.

« Everest » est l’adaptation cinématographique du livre « Tragédie à l’Everest » du journaliste et alpiniste Jon Krakauer, publié en 1997. Par ailleurs, ce journaliste du magazine Outside n’en est pas à son premier succès littéraire adapté sur grand écran, puisqu’il est également l’auteur de « Into the wild », que tout bon voyageur à déjà vu.

Krahauer est à la fois l’auteur et l’acteur de ce récit incroyable, raconté 19 ans plus tard sur grand écran et en 3D. Une aventure terrible lors de laquelle une dizaine d’alpinistes, « amateurs » pour une grande partie, ont trouvé la mort sur la route pour le toit du monde, les 10 et 11 mai 1996.

Tourné en partie au Népal et dans les Alpes italiennes, ce film d’aventure à suspens américano-islando-britannique, aux plus de 50 millions de dollars de budget, s’intéresse au destin de quelques-uns de ces alpinistes, des préparatifs et de l’entraînement à l’ascension puis à la tragédie.


De la fiction à l’actualité

Avec 315.000 entrées dès la première semaine, le film affole les journalistes ciné et laisse place à tous les jeux de mots pour annoncer le record de fréquentation pour ce blockbuster. Mais il se trouve que l’actualité plus « terre à terre » fait aussi la part belle aux questions de fréquentation lié à l’Everest. En effet, suite à la mort de 18 personnes dans une avalanche déclenchée par un tremblement de terre, il y a 5 mois, le gouvernement népalais envisage de mettre un coup de frein aux trop nombreuses expéditions sur le sommet de 8 848 mètres.

Chaque année, il sont plus de 600 alpinistes à se lancer dans son ascension et parmi eux on trouve des handicapés et des personnes très âgés, en mal d’adrénaline et de défis. En 2006, Mark Inglis, un Néo-Zélandais, amputé des deux jambes, mais aussi l’américain et aveugle Erik Weihenmayer en 2001 et même un Japonais de 80 ans ont réussi l’exploit d’atteindre le sommet !

Et oui, car comme le rappelle cet incroyable film, l’Everest est devenu un véritable business pour plusieurs agences de voyage occidentales qui se frottent les mains, d’autant plus que la main d’oeuvre sur place est peu onéreuse en comparaison des 50 000 dollars demandés aux « touristes » désireux d’exaucer leur rêve d’Everest. Une problématique qui n’est pas suffisamment traité dans ce film, dommage…



photographe professionnel
Fred
Photoreporter professionnel pour la presse magazine (Paris Match, VSD, le Figaro Magazine, le Pèlerin, Géo Ado, Stern, etc...)

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