Hellfest : Hommages, feux d’artifice et football
Texte rédigé par mon acolyte métalleux, Simon Marquez dont vous avez déjà pu lire quelques étranges articles sur ce blog. Etant donné que je ne peux pas et faire des photos, et boire des mauresques, et en même temps écrire un texte, je sous-traite. Oui, je sais être fainéant.
L’édition 2016 du HellFest, la 11ème, est en quelque sorte celle de la « post –consécration » : après l’apothéose de la 10ème édition, symbolisant une pérennité fantasmée, place aux doutes, places aux questions : qu’est-ce qu’on fait après la fête ? « Et bah on recommence ! » diront les fieffés trublions.
Et ils auraient bien raison, malgré l’ambiance « crise de la quarantaine » du HellFest 2016, teinté par l’accumulation des départs, artistiques (Black Sabbath, Twisted Sister) ou définitif (Lemmy Killmister, leader du groupe Motorhead, disparu en Décembre dernier) et par la question nécessaire du renouvellement du genre métal face aux affres du temps, il est bien vrai qu’après avoir grillé quelques neurones sur la question, on s’en cogne, y’a apéro.
La soupe éclectique du HellFest n’a jamais aussi bien fonctionné : pour ce qui est du public, il est difficile de faire plus variés : on a croisé des mamies, chihuahua sous le bras (véridique), des femmes enceintes, des gosses, des curés (véridique également), des mecs en chemise, des mecs à poil, des vikings bourrés et même des militants d’extrême droite (non, j’déconne).
La population si vaste et pourtant si particulière colle terriblement bien avec l’ambiance « fête foraine pour metalleux », qui caractérise le HellFest depuis quelques années. Outre la grande roue, les lumières guinguettes et les feux d’artifices en pagaille, le site s’est doté d’une tyrolienne plantée devant les Mainstages. Unique. Au fond, l’ambiance se situe bizarrement entre un festival d’excès et de blasphème de tous les codes et celles d’un haut lieu de pèlerinage. Un hybride étrange entre woodstock, le grotte de Lourdes et le cirque Pinder.
Sur scène, la programmation éclectique avait de quoi satisfaire tout le monde : tous les styles de métal furent représentés. Mais surtout, je garderais en mémoire la qualité exceptionnelle des shows de cette année, ainsi que les nombreuses surprises (parfois bonnes, parfois on-sait-pas-trop, mais jamais mauvaises). Premières et plus importante d’entre elles : Ozzy Osbourne sait chanter. Non, sans rire, il n’a pas chanté aussi bien depuis la chute du mur. Pour sa tournée d’adieu, il a su raviver sa légende et démontrer l’étendue de son talent, chapeau !
Mention spéciale à Rammstein également, venu à Clisson avec 23 semi-remorques (oui oui, 23), chargés de matériel pour leur show : lances flammes, explosifs, tout y est pour faire peur à ta mère. La dernière fois que des allemands sont venus à Clisson ils étaient moins équipés en explosif, et pourtant y’en avait.
Autre concerts saisissant, celui de Ghost. Le groupe propose un hard-rock très pop, teinté d’un fond cynique très palpable. Mais surtout, il propose le charisme de dictateur de leur chanteur/leader. Le genre de gars qui a plusieurs comptes sur Tinder, vous voyez le genre. Outre un spectacle très coloré et réellement fascinant, le groupe disposé également sur scène d’une chorale d’enfants (seigneur dieu, DES ENFANTS). Chose inédite au HellFest, et vraiment stupéfiante !
D’autant que la chorale en question est celle de Clisson. On s’imagine alors aisément le groupe demander aux organisateurs de leurs fournir une chorale, lesquels ne tarderont pas à mobiliser celle du village qui tient tant à cœur à Ben Barbaud, père fondateur du HellFest. Ca fait sourire, et surtout ça rappelle la méthode sur laquelle s’est construite ce festival : simplement, et avec le cœur.
Un autre point particulier de cette édition tient dans la quantité d’hommages à Lemmy Killmister. Outre les 862 reprises de « Ace Of Spades » par autant de groupes différents (ne rigolez pas, j’ai compté), le bonhomme a eu droit à un feu d’artifice en son honneur, à un docu photo sur les écrans de la mainstage, et surtout à une statue monumentale placée au cœur de la warzone.
D’ailleurs, ce n’est pas la seule nouveauté à la warzone, suites aux soucis de foule et de son de l’an passé, la Warzone a eu droit à un ravalement de façade au poing américain : totalement esseulée et coupée du festival, équipée de bars, de gradins, et totalement redécorée façon Alcatraz, la Warzone a clairement de quoi faire des jalouses chez les autres scènes, comme un vrai festival à l’intérieur du festival.
Une autre scène, d’autant plus particulière, se met en place ponctuellement non loin de l’entrée du festival : un écran géant est disposé et diffuse régulièrement des films décalés. Si l’idée s’applaudit, la fréquentation est toutefois souvent limitée. Sauf quand, une année sur deux, des matchs de foot (de la coupe du monde ou de l’Euro, selon l’année) sont diffusés.
Beaucoup pensent que tout ça n’a rien à voir avec le HellFest, pourtant beaucoup de monde se rassemble pour les matchs de l’équipe nationale, formant ainsi de manière éphémère la « PMU-stage ». Au fond elle ne dénote pas tant que ça, les gens hurlent et boivent des litres de bières, on est simplement sur une autre approche de la virilité.
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