Hellfest : Top 10 des raisons d’aller y planter sa tente
En 2006, on disait adieu à Raymond Devos, Saddam Hussein et Zidane.
En 2006, tu écoutais du Tribal King et du Diam’s, et t’allais voir Camping au cinéma, ou encore les Bronzés 3 avec tes parents.
En 2006, Lance Amstrong n’a pas remporté le tour de France.
En 2006, tu flippais de la grippe aviaire et du chikungunya.
En 2006, le Hellfest est né. 10 ans que le Hellfest vieillit dans son fût de bière, de sueur et de passion.
Aujourd’hui arrivé à maturité, le festival se distingue des autres et sait se rendre exceptionnel en bien des points.
Ci-dessous un top 10 « original et moderne » des bonnes raisons de vivre l’expérience Hellfest : des petites anecdotes représentatives aux sujets de conversation récurrents des festivaliers passionnés (choisis de façon totalement arbitraire, selon la fameuse loi du « Je fais ce que je veux »), nul doute que toi cher lecteur, tu trouveras ta raison, qui que tu sois.
1) L’ambiance festive des concerts
Temple de l’amour et du partage, la fosse du Hellfest sait rendre la musique vivante. Vous ne verrez plus jamais les foules de la même façon.
2) La roue
« C’est nul ! », « C’est moche ! », « Ça représente tellement pas l’ambiance underground du festival ! ». Oui. Oui, oui, oui. Mais quand même, c’est rigolo. Et ça a permis à l’auteur de ces lignes d’observer une monumentale brochette de béquille (symbole moderne de la tension sexuelle masculine), lorsqu’une bonne centaine de zigue ont conjointement décidés d’amener leur fiancée/promise/victime observer le final de Scorpions du haut de la roue, l’idée se soldant par une heure et demie de queue.
Tu vois qu’elle est drôle, cette roue !
3) L’amour des bonnes choses
« A chacun sa croix », disait l’autre. Le festivalier du Hellfest, lui, porte celle de l’épicurisme (dont la tête de cochon est un symbole adéquat, avouons-le). Le Hellfest est une croisade continuelle contre la gêne et la retenue. Et célébrer à outrance les plaisirs simples de la vie, ça parait simple et jouissif, mais ça passe quand même par un don de soi (le foie et l’estomac, plus précisément).
4) La fine gastronomie
« Bien sûr qu’elles sont fraiches mes moules ! Je les ai achetés au Leclerc ce matin ! ». Une fois la barrière du respect de soi tombé, la multitude de stand proposant victuaille et ripaille rivalise d’inventivité séduire les festivaliers et repousser toujours plus loin les limites du gras. Que celui qui s’est déjà nourri d’un légume au Hellfest intra-muros me jette la première bière (et non, on le répète, mais la patate ça compte pas).
5) Le camping
Remarque notoire maintes fois entendue « Putain, ils devraient vraiment faire un pass Hellfest avec seulement l’accès au camping, finalement moi ça m’irait… ». Ne cherchez plus, le temple du sale, du partage et de la fraternité se trouve dans un champ clissonais, quelques jours par an en Juin.
Mention spécial aux désormais célèbres joutes de caddies, point culminant du rassemblement.
6) La bière
« Non moi j’aime pas la bière, prend moi un Mojito plutôt ». Si cette phrase t’agace, sache qu’elle ne fut jamais prononcé au sein du Hellfest (et j’ai scrupuleusement vérifié). L’amour pour la bière du metalleux n’est plus à démontrer (quatre million de demis déversés dans des gorges sèches pour l’édition 2015).
Plus, les organisateurs semblent vouloir répondre à une demande de plus en plus forte de bières spéciales, les prochaines éditions confirmeront peut être que le Hellfest est aussi un endroit de choix pour l’amateur de bière pointilleux.
(Ah, et si l’envie d’une remarque te démange, sache que créer un bar à bières spéciales, l’appeler « bar à bières spéciales », et vendre de la Grim, c’est juste une blague potache des organisateurs. Si si, moi j’en suis persuadé).
7) L’inventivité débordante des organisateurs
Au fil des ans, un constat solide s’impose : chaque année, le festival est sujet à de lourd problème, souvent nouveaux et difficiles à anticiper. Mais chaque année, on constate que les organisateurs ont su répondre avec brio aux difficultés des années précédentes. Le chemin vers le havre du confort parfait se poursuit.
Outre l’optimisation du site et de ses équipements, les organisateurs savent aussi surprendre, en réalisant des idées parfois bonnes, parfois loufoques, mais réalisant quand même, au profit du « on verra bien ce que ça donne, moi j’trouve ça fun ».
Mention spéciale au stand Blablacar, qui vend des… enfin qui propose des… bref ils font des trucs, c’est cool.
8) L’inventivité débordante des festivaliers
Le festivalier du Hellfest aime rire et faire rire, et ce peu importe le sacrifice. Je salue dans ces lignes ces héros du divertissement, qui porte 4 jours durant un déguisement intégral type licorne/dinosaure/bure/poulpesalacejaponais, et ce sous un soleil de plomb. Le spectacle soulève un sentiment unique mélangeant admiration et compassion.
9) La programmation toujours surprenante
Oui, un festival orienté métal propose forcément des choses surprenantes, relativement à des festivals généralistes. Oui, ce n’est certainement pas le seul festival orienté métal de France ni du monde. Oui, le Hellfest se veut éclectique, aussi sa programmation est forcément surprenante. Mais quand même. J’ai vu Didier Wampas au Hellfest, et ça c’est surprenant.
10) L’ouverture d’esprit
Critiqué et attaqué depuis toujours par une horde de détracteurs armés d’un mélange variable d’ignorance et de mauvaise foi (coucou Mr Retailleau !), le Hellfest a toutefois su s’entourer de soutiens solides garantissant la pérennité du festival.
Ces soutiens furent remportés par bien des manœuvres des organisateurs, mais aussi et surtout par un travail de fond de tous les membres de la communauté hard rock / métal : une réaction ouverte et cordiale à toute forme d’attaque, souvent par l’humour ou la dérision, venant étouffer les peurs les plus profondes.
Le Hellfest est peut-être le seul festival dont la ville d’accueil s’habille et vie entièrement aux couleurs du festival durant une semaine, invitant même les festivaliers à investir les rues.
Et le petit onzième pour la route, et pour faire un clin d’oeil à cette onzième édition 😉
11) T’a jamais autant apprécié une douche de ta vie qu’après le hellfest
« Quoi ? Faut payer pour se doucher ? Mais je vais pas réduire mon budget bière ! » ; « Tu t’en fous d’être sale, t’a qu’à boire tu t’en rendras pas compte » ; « De toute façon, si tu te douche, dans une heure t’es à nouveau crade » ; « Non mais y’a la queue et tout là, faut prendre sa serviette, pffff… Sérieux y’en a pour 2H de mission, j’vais pas louper l’apéro, faut pas déconner ». Les raisons pleuvent pour ne pas se doucher au Hellfest, c’est même devenu une question de principe pour nombre de festivaliers.
Mais du coup, la douche post-Hellfest est comme une nouvelle naissance, la fessée du médecin en moins.
Texte : Simon Marquez
Photo : Fred Marie / Hans Lucas