Highline sur un lac gelé avec Pyrénaline
« Haute Voltige au Fourcat », les dessous d’un reportage aérien
Parfois, un reportage découle d’une idée un peu folle et totalement improvisée. C’est le cas de « Haute voltige au Fourcat » publié en septembre dernier dans « Pyrénées Magazine ». Au départ, il s’agissait d’une histoire assez classique sur l’ouverture et le fonctionnement d’un refuge en haute montagne.
Le refuge du Fourcat culmine à 2445 mètres d’altitude, au fond de la vallée du Vicdessos en Ariège. Peu connu du grand public, il accueille pourtant des centaines de randonneurs souhaitant faire une halte avant de poursuivre leur route vers les différents sommets ariégeois dont les plus haut dépassent les 2800 mètres d’altitude. Lors d’une randonnées il y a quelques années, j’ai découvert ce superbe endroit, niché au cœur des reliefs sans cesse enneigés, ainsi que son très sympathique gardien, Philippe.
C’est avec plaisir que je l’ai revu au début de l’été dernier pour photographier l’héliportage des vivres du refuge. Une après midi de photos au pied des sommets lors de laquelle j’ai notamment pu faire des photos sous un hélicoptère en « raz motte » (plutôt impressionnant comme expérience !). Ne pouvant malheureusement pas monter avec eux ce jour là, c’est quelques semaines plus tard que je retrouvais le gardien, dans son refuge.
Une randonnée entre amis dans la presse
Week-end du 14 juillet. Pourquoi ne pas profiter du beau temps pour organiser une petite randonnée entre amis ? Après en avoir parlé à quelques personnes et notamment Paulo de l’équipe de funambules Pyrénaline, la randonnée va prendre une tournure plutôt originale.
Après quelques clics sur Google Earth et un étrange coup de fil au gardien du refuge, c’est finalement une petite expédition slackline qui se monte. Nous sommes une dizaine à partir de Toulouse ce matin là, plus chargés que d’habitude. Dans les énormes sacs des « randonneurs », un perforateur sur batterie, des cordes, des goujons et une slackline. Pour ma part, je prends avec moi mes deux boitiers et 3 optiques pour immortaliser ce petit exploit qui se prépare.
« Une ligne qui se gagne »
Atteindre le refuge du Fourcat n’est pas de tout repos. Il faut d’ordinaire entre 4 et 5 heures de marche pour pouvoir profiter du superbe étang et commander une bière au refuge. Et la montée peut être assez rude !
Pour arriver au plus haut refuge d’Ariège, il faut d’abord gravir quelques 1350 mètres de dénivelés positifs, chargés, en plein soleil et avec quelques pénibles passages dans la neige. Une fois en haut, Paulo, Rémy et les autres prennent quelques minutes pour souffler, puis se mettent sans perdre de temps à la deuxième partie de l’opération, à savoir installer la slackline.
Première étape, percer les points dans la roche pour y fixer de solides ancrages. Tandis que la météo décide brusquement de changer, Paulo se retrouve à utiliser le très lourd perforateur sous une pluie battante qui laisse assez vite place à de la grêle… Cette dernière nous oblige à nous mettre à l’abri dans le refuge.
Fasciné par les histoires de highline et de saut pendulaire que nous partageons avec lui, le gardien nous offre l’apéritif. Au chaud et au sec, nous profitons d’un bon repas, quelques verres de trop et direction le sac de couchage.
Torse nu sur un lac gelé
Au réveil, l’incroyable ciel bleu sans nuage nous donne le sourire. Le temps de prendre le petit déjeuner, et nous prenons la direction du lac. Paulo et les autres fixent la slackline de 70 mètres et commencent à la tendre. Une fois la tension bonne, Paulo s’élance dans le vide. Il n’est pas encore midi et le soleil tape déjà très fort.
Torse nu et lunettes de soleil sur le nez, il se lève sur la longue « ice-line » d’une dizaine de mètre de haut. Je me mets alors en quête du meilleur point de vue pour essayer de capter la beauté de ce lieu mais surtout de cette incroyable performance sportive. Ce n’est pas tout les jours que l’on peut voir ça !
C’est surement ce que c’est dit Philippe, que je vois alors arriver derrière moi, le tablier autour de la taille et l’appareil photo autour du coup. Le gardien a délaissé les fourneaux le temps d’admirer le petit exploit qui se déroule alors devant son refuge.
Je continue de tourner autour de l’eau turquoise pour varier les angles. Je remarque alors cet incroyable reflet dans l’eau et la glace. Le cirque du Fourcat prend ainsi une nouvelle dimension. C’est magique.
Les funambules enchaînent les essais sur cette très difficile ligne de 70 mètres mais personne n’arrivera à la traverser complètement et sans tomber. Cependant, tous semblent ravis de cette expérience. C’est la première fois que ce type de ligne est ouverte dans les Pyrénées.
A mon retour à Toulouse, je décide de raconter cette histoire dans la presse locale. La « Dépêche du Midi » d’Ariège en fait sa Une. Plus tard, lors de mon voyage à travers l’Europe, la rédaction de « Pyrénées Magazine » me propose de publier les photos. Dans un train me menant à Prague, je me mets à écrire l’histoire de cette « Ice-Line ». C’est avec mes amis de Pyrénaline que je découvre les 6 pages de reportage à mon retour en septembre.
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