Personne n’a de « don » pour la photographie - Destination Reportage

Personne n’a de « don » pour la photographie

Ces derniers jours, j’ai lu l’excellent livre numérique de mon ami photographe toulousain Nicolas Croce « Apprendre la photo par la pratique », et j’ai eu envie de partager sa réflexion avec vous, parce que nous avons plus ou moins la même vision des choses concernant la photographie, et les pratiques artistiques en général.

Détruire le mythe du don une bonne fois pour toute

Comme Nicolas le rappelle dans l’introduction de son livre, la plupart des gens croient à tort que les artistes qui ont du succès ont forcément un don. Prenez Mozart par exemple. Beaucoup pensent (et c’est le cas dans les films ou les romans à son propos) qu’il était simplement doué, dès la naissance, pour le piano.

Or ce que l’on ne sait pas, c’est qu’à sa mort, l’Autrichien avait les doigts déformés à force de pratiquer encore et toujours le piano…

Toutes les personnalités que l’on connait comme des « winners » aujourd’hui, ont longtemps été à un moment donné, des « loosers ». La seule chose qui les relient tous n’est pas un don, ou encore le destin, mais bien le travail et la volonté de continuer leurs efforts.

En photographie, c’est absolument la même chose.

Laissons tranquille Mozart, je vais vous parler de moi. C’est moins impressionnant, mais je pense que c’est un exemple qui peut être assez parlant.

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Lorsque j’ai commencé mes études de journalisme, en master à l’IEP, je n’avais quasiment aucune culture photographique et j’utilisais un appareil compact en automatique lors de mes vacances, voir avec mon téléphone lors de mes randonnées.

Ce qui m’a amené à me lancer dans ce métier, c’est une insatiable curiosité, une passion pour le journalisme, et un sens de l’esthétisme que m’a apporté plusieurs années de cours de dessin.

A peine 3 ans plus tard, me voilà photographe professionnel, avec une carte de presse, publié dans plusieurs dizaines de magazines nationaux et internationaux, membre de l’Agence Hans Lucas, partenaire de l’AFP, et suivi au quotidien par des dizaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux et via mon blog.

Je sais que mon parcours a énervé plus d’un photographe, et j’entends parfois que j’ai eu « de la chance ».

Le fait est que ma progression a été aussi difficile que rapide. La vie de jeune photographe n’est pas facile tous les jours. Il ne faut pas (juste) avoir de la chance, il faut savoir la provoquer, la titiller et l’exploiter au maximum.

Mais compter uniquement sur la chance et les opportunité est une très mauvaise opération.

Ce qui compte c’est la pratique, l’expérience que l’on se forge, les défis que l’on se lancent, la motivation que l’on garde, coûte que coûte.

C’est ce qui nous a rapproché avec Nicolas, car dans son livre, il propose une dizaine d’exercices très intéressants, qui devraient être faits aussi bien par un photographe amateur qu’un professionnel ayant plusieurs années d’expérience.

Sortir de sa zone de confort

C’est l’autre clef de la réussite en photographie, qui passe aussi par la pratique. Sortir de sa zone de confort, accepter une météo chaotique, se lever tôt quand on est fatigué, continuer à marcher ou grimper pour atteindre le meilleur endroit pour photographier, accepter le regard des autres et vaincre sa timidité.

Autant de défis à relever pour progresser.

Tous ces challenges ne peuvent bien sûr pas être relevés en un jour. Et c’est justement l’assiduité et la continuité qui vous permettront de devenir un meilleur photographe. C’est en vous exerçant au quotidien, comme Nicolas l’explique et nous guide dans son livre, que vous allez voir apparaître les progrès.

Pour ma part, au cours de ces dernières années, je n’ai jamais rien tenu pour acquis dans ma pratique de la photographie.

C’est peut être ce que je reproche le plus à bon nombre de mes chers confrères, à savoir ce manque d’humilité par rapport à la photographie, par rapport au simple fait d’apprendre, de soi et des autres.

Je pense sincèrement, en photographie ou dans tout autre domaine par ailleurs, qu’il faut accepter le fait que l’on a toujours des choses à apprendre et surtout mettre en pratique plutôt que d’être sceptique, passif, et se contenter de critiquer.

Et vous qu’en pensez vous ? Dites le moi dans les commentaires !

Par ailleurs, même si le livre de Nicolas ne vous intéresse pas, je vous invite à visiter son blog et lire les excellents articles qu’il y rédige !



photographe professionnel
Fred
Photoreporter professionnel pour la presse magazine (Paris Match, VSD, le Figaro Magazine, le Pèlerin, Géo Ado, Stern, etc...)
1 commentaire
  • charles Platiau
    Août 7,2017 at 15 h 09 min

    Les photographes ont tort lorsqu’il se prennent pour des artistes, ils ne sont que de bons techniciens, aujourd’hui il n’y a plus aucun mérite a faire une bonne photo lorsque c’est l’appareil tout automatique qui s’en charge, pas étonnant que le smartphone soit devenu l’appareil photo le plus utilisé et je ne parle pas de la post production ou la photo après retouche n’a plus rien a voir avec la réalité, c’est pourquoi le fichier raw , équivalent au négatif d’antan, est le seul juge car en jpeg l’appareil des la prise de vue permet de tricher avec la balance de blanc, corrige la parallaxe des objectifs et rajoute de la netteté aux images. Enfin le photographe d’aujourd’hui a tendance a faire de plutôt de la vidéo, photographiant chaque modele d’un défile de mode ne faisant plus l’effort de sélectionner la meilleure tenue, ou encore en sport d’appuyer sur le déclencheur chaque fois que le tennisman touche la balle sans attendre le seul beau geste. Le meilleur appareil reste l’oeil , mais quand un artiste peintre a besoin de plusieurs journées pour faire un tableau, un technicien n’a plus besoin que de quelques centièmes de secondes. La marque du pinceau de Van Gogh n’avait aucun intérêt. Le technicien photo peut avec de la chance mettre sa science au service du journalisme, alors cela nécessite un minimum de compétence, la photo étant souvent prise dans la tête avant même de de la réaliser physiquement. Ce n’est pas un constat de désenchantement, au contraire grâce au numérique jamais la photo ne s’est autant étalée sur les réseaux sociaux et n’est plus l’apanage des photographes fortunes et possédant seuls la technique nécessaire. Vive la démocratisation de la photo, et stop aux pseudo artistes qui ne savent pas commencer une phrase que par « moi je ».

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