Pic du Midi, un séjour au sommet - Destination Reportage

Pic du Midi, un séjour au sommet

Le Pic du Midi est le sommet des superlatifs : plus vieux observatoire de haute montagne au monde, plus haut complexe hôtelier et plus haut musée d’Europe, et surtout plus belle vue des Pyrénées…

Pour atteindre celui qu’on nomme dans la vallée, le « vaisseau des étoiles », il suffit simplement d’embarquer dans une télécabine depuis la petite station de La Mongie. En survolant le sol, à quelques 300 mètres de haut, on peut observer quelques courageux skieurs dévalant les pentes raides du Pic. 

Avant d’arriver en gare finale du deuxième tronçon du téléphérique, on peut imaginer l’espace d’un instant, la tâche incroyablement complexe des bâtisseurs de ce fameux vaisseau.

Car pour construire cet observatoire mythique il a fallut y monter des tonnes et des tonnes de matériaux de construction. Le portage se faisait par dos d’homme ou d’âne dès les années 1870, le téléphérique n’arrivant qu’en 1950. 

Une fois arrivé à 2877 mètres d’altitude, on a le souffle coupé. Non pas forcément par le manque d’oxygène (le corps s’acclimate assez rapidement au final) mais bien par cette incroyable vue à 360 degrés sur la chaîne de Pyrénées.

D’un coté de la terrasse panoramique, il est possible d’apercevoir par temps clair les contreforts du Cantal à plusieurs centaines de kilomètres de distance et de l’autre, d’innombrables sommets enneigés dont certains côté espagnol.

Depuis les premiers aménagements initiés par l’ancien général de Napoléon III, Charles du Bois de Nansouty, et l’ingénieur Célestin-Xavier Vaussenat, cette incroyable structure trônant au sommet de la montagne est sans cesse en travaux.

Ceux de la toute dernière « attraction » du Pic viennent d’ailleurs tout juste de s’achever. Une plateforme de 12 mètres de long avec au bout un sol transparent permet aux touristes de se faire une petite frayeur et d’observer le panorama d’encore plus près.

La construction aura demandé pas moins de 6 mois, plusieurs héliportages et quelques centaines de milliers d’euros d’investissement, pour le plus grand plaisir des touristes qui sont de plus en plus nombreux à « monter au Pic ».

Chaque année, ils sont plus de 100 000 à prendre les télécabines pour observer le panorama inédit qu’offre l’endroit. Et pourtant, ce n’est que très récemment que le Pic du Midi est ouvert au public. Il faut attendre le début des années 2000 pour que ce dernier devienne une attraction touristique.

Initialement utilisé comme station météorologique, où on profite de l’atmosphère la plus saine d’Europe, le sommet devient rapidement le QG des astronomes français qui peuvent y observer les étoiles et les planètes dans les meilleures conditions.

En 2009, l’endroit devient d’ailleurs officiellement une « réserve internationale de ciel étoilé », la première en Europe et la seule en France.

Historiquement, le Pic du Midi a toujours été à la pointe de la technologie.

En 1980, le télescope national Bernard Lyot de 2m de diamètre (le plus grand sur le sol français) a pour mission de produire des données astronomiques nocturnes pour les astronomes professionnels français et européens.

C’est d’ailleurs ici que ce même Bernard Lyot, l’un des pionniers de l’astro-physique mit au point la coronographie, une technique qui permet de reproduire le phénomène des éclipses totales et d’observer la couronne d’une étoile, notamment notre soleil.

La NASA y finance même un télescope pour cartographier la lune avant la mission Apollo !

Mais au début des années 90, le gouvernement veut fermer ce site trop couteux et plus assez fréquenté par les scientifiques… C’est le tourisme et l’hôtellerie en particulier qui vont sauver le Pic du Midi. 

Il est 17h30. C’est le départ du dernier téléphérique qui ramène les visiteurs du jour dans la vallée. C’est à ce moment là qu’une incroyable expérience commence pour les 27 personnes restée dans le vaisseaux des étoiles.

Ces quelques privilégiés s’apprêtent à passer une soirée et une nuit à presque 3000 mètres d’altitude. Tout en savourant une tranche de foie gras et une coupe de champagne à la main, ils peuvent profiter d’un coucher de soleil d’exception. Dans un silence mélodieux, le ciel passe du bleu au orange, avant de disparaître derrière les sommets enneigés, pour laisser place au bal des étoiles.

Après un repas gastronomique préparé sur place par un chef talentueux, les hôtes du Pic ne vont pas forcément profiter de leur chambre d’hôtel pourtant confortable et à la vue inégalable. Même par -15 degrés dehors, le petit groupe écoute attentivement l’animateur qui leur montre les constellations et autres planètes situées à plusieurs années lumières de la Terre.

Quelques heures plus tard, il faudra être de nouveau sur cette froide terrasse pour accueillir les tout premiers rayons du soleil. Et une fois ce spectacle grandiose et cette expérience unique terminés, redescendre dans la vallée, des étoiles plein les yeux…


Fred
Photoreporter professionnel pour la presse magazine (Paris Match, VSD, le Figaro Magazine, le Pèlerin, Géo Ado, Stern, etc...)