Pourquoi j’ai arrêté de shooter en RAW
Lorsque je dis à mes confrères photographes que je ne travaille plus en RAW, je vois de grands yeux s’écarquiller. Et oui, tout ce qui sort de mon boitier XT1 est en JPEG.
Mais ce ne fut pas toujours le cas.
En effet, pendant longtemps, j’ai adopté ce format qui permet de récupérer l’intégralité des données brutes de chaque image, ce qui est fortement intéressant lorsque l’on a besoin de retravailler ces dernières dans Lightroom ou Photoshop.
Je rappelle que le RAW est l’équivalent du négatif en numérique, une sorte de pellicule d’appareil argentique si vous voulez. En gros, la lumière qu’attrape votre capteur, est transmise en données pures directement dans votre carte SD, sans passer par la case « compression en JPEG ».
Mais il y a quelques mois, j’ai arrêté de travailler avec ces gros fichiers et je suis repassé au JPEG. Pourquoi ?
La première raison est lié à mon changement de matériel photo.
Depuis que je suis passé chez Fujifilm et à l’hybride XT1, j’ai remarqué que les fichiers RAW (en « .RAF ») ne sont pas correctement pris en compte par Lightroom. Si je veux obtenir un meilleur rendu, il me faut développer mes RAW dans un autre logiciel, ce que je n’ai pas le temps ni la motivation de faire (et oui, je suis un gros fainéant).
Photo réalisée en format Jpeg dès la prise de vue
Mais cela tombe bien, car Fujifilm fabrique les meilleurs JPEG du marché, c’est juste indéniable. Si vous ne me croyez pas, regardez les images d’autres ambassadeurs Fuji, comme par exemple Eric Bouvet.
La deuxième raison, c’est le poids des fichiers. Étant photographe de presse, avec plusieurs reportages à faire parfois dans la même journée, j’en avais tout simplement marre d’acheter des disques durs et des cartes SD (j’en suis à mon 8ᵉ disque dur externe !).
Cette simple raison peut être suffisante si comme moi vous avez un flux de production assez important (plusieurs centaines ou milliers de photos par jours).
Par exemple, lors de mon reportage au Niger et au Mali sur l’opération militaire Barkhane, il me fallait forcément un ordinateur dans le désert pour dérusher mes cartes SD, sous peine de ne plus avoir assez d’espace.
Depuis que je suis repassé au JPEG, je ne me préoccupe même plus de l’espace disponible sur mes cartes SD, une bonne chose !
La troisième raison, c’est la rapidité. Surtout sur Lightroom. Et oui, car importer une carte pleine de RAW est extrêmement, extrêmement long, surtout si comme moi vous n’avez pas une machine de guerre entre les mains.
Le JPEG s’importe vite, se charge vite, se traite vite. Vous gagnez du temps, vous ne vous énervez plus, vous vivez donc plus longtemps (non là j’exagère… encore que).
La quatrième et dernière raison, c’est que j’ai fait de très nombreux tests entre des fichiers RAW et JPEG pour voir si cela change vraiment énormément de chose au traitement sur Lightroom. Car finalement, le SEUL et UNIQUE avantage du RAW c’est bien d’avoir plus de possibilités dans le module développement de Lightroom, par exemple la possibilité de changer la balance des blancs après coup.
Traitement rapide à partir d’un fichier Jpeg
Or, mis à part cette fonctionnalité (que vous n’aurez pas forcément besoin tous les quatre matins), j’ai franchement du mal à voir en quoi un JPEG est plus difficilement « rattrapable » qu’un RAW.
En tout cas, de mon côté j’arrive à retoucher avec suffisamment de précision un JPEG et j’ai même envie de dire que cela me permet de me concentrer davantage et d’être bien plus attentif lors de la prise de vue.
Et vous, êtes-vous plutôt JPEG ou RAW ? Dites-le moi dans les commentaires !
Bonjour,
Intéressant sujet. Effectivement, selon l’utilisation cible, le raw est facultatif. Juste une petite remarque : fuji fournis un dérawtiseur performant et adaptés à leur appareils, qui, de plus, utilise la puce de l’appareil photo pour assurer la rapidité des opérations, ainsi, l’affichage du raw est de la même qualité que celle du jpg enregistré par l’appareil. C’est un gain de temps pour ceux qui galèrent à obtenir une image de qualité via des logiciels tiers.
depuis que je suis passé sur fuji (XT20 ) je ne shoote plus qu’en Jpeg. je ne vois vraiment plus l’intérêt de passer par des Raw quand je vois la qualité des jpeg
Bonsoir.
Chouette témoignage, ça fait du bien !
Si le cliché est dénué d’intérêt, ce n’est pas le raw qui le sauvera … Pour moi l’émotion prime sur la technique.
Le raw permet bien des choses, c’est un fait, mais personnellement, ça me pompe de plus en plus de passer des heures le museau coller à un écran. Écran qu’il faut calibré, j’en passe et des meilleurs.
Autant je prenais un plaisir immense à développer mes peloches, autant le numérique ne m’intéresse pas du tout. J’y suis par stricte obligation.
Alors le raw aux photographes pros et à ceux qui ont une passion pour le développement sur un écran, le jpeg aux amateurs, aux artistes (dont je fais parti et à ceux qui n’aiment pas le dieu informatique. Au fond, chacun son choix et c’est très bien ainsi.
De mon côté, je pense de plus en plus aux jpeg bien réglés et à Fuji …
Bonjour,
Chose très importante à savoir, le fichier RAW est la preuve infaillible que vous êtes l’auteur de la photographie !
Bonjour
Intéressante analyse d’un pro. Pour ma part je suis amateur et après avoir lu et relu qu’il fallait shooter en RAW, je m’y suis mis sans grande conviction. Au traitement avec DPP (Canon, mais je ne sais pas si ça fait une différence), effectivement beaucoup de choix de corrections/modifications, mais au final l’évidence de la supériorité du RAW ne m’a pas sauté aux yeux. Bon, c’est un avis d’amateur bien sur et mes retouches sont faites soit sur DPP, soit avec un logiciel gratuit « FSviewer » fort performant à mon gout.
Bonjour
Et tous ces débats pour faire des 1/8 de page, vaudrait mieux utiliser notre salive pour faire respecter « le prix de la photographie de presse ». C’est un peu comme si des possesseurs de Smart débattait du taux d’octane dans leur carburant. Allez bon courage….
Le raw est un négatif numérique, mais, en couleurs, pendant des dizaines d’années (eh oui !) de pellicule (y compris une pratique professionnelle), je n’ai fait QUE de la diapo. Donc pas de négatif et pas de rattrapage possible (ou presque). En N&B, avec différents boîtiers et formats, j’utilise de la pelloche que je développe moi-même, puis je scanne. En couleur, numérique et Jpeg. Mieux vaut soigner la prise de vue. Et si c’est raté, tant pis pour moi (mais je suis désormais un amateur).
Pour moi pas de doute : fichier raw et rien d’autre. Je ne vais pas trop épiloguer mes confrères viennent de le faire fort justement mais je n’imagine pas un pro faire toutes ses images en jpg… sauf cas plutôt très rares… Concernant le stockage, il existe des moyens en RAID très efficaces et même chez Sony un système d’archivage au top ce qui permet de n’avoir que 2 DD pour les reportages en cours (1+1 sauvegarde). Je ne connais pas les boitiers Fuji étant nikoniste depuis toujours mais je ne vois pas la différence entre un shoot en jpg et un shoot en raw. Quant au déchargement des cartes mémoires quand tu as un pc digne de ce nom pour un photographe pro l’importation sous LR est plutôt très rapide.
Perso, je ne travaille en RAW que depuis quelques mois sinon je travaillais en JPEG. Mon plus gros problème est que je fais beaucoup de photos dans un théâtre lors de représentations donc scènes sombres que je ne peux rattraper d’une photo JPEG. Mais en extérieur pas besoin de RAW
Bonjour, étant fuji-iste depuis plus de 2 ans je pourrais comprendre effectivement vu la qualité des JPEG issus du boitier. Néanmoins, de temps en temps, il y a besoin d’éditer quelques photos pour récupérer un contre-jour ou un contraste trop important, etc. et là, ne plus avoir le RAW est pour moi un problème, on a perdu de l’information au travers du passage en JPEG. Je considère effectivement que le RAW est au numérique ce que le négatif est à l’argentique et j’ai du mal à voir un protographe jeter le 2e… Enfin Lightroom depuis 5.7 — a fortiori en 6 — a un bien meilleur support pour les RAF de Fuji, y compris dans les simulation de films argentique (notamment Acros en N&B).
Par contre, étant amateur et pas professionnel, il est clair que mes besoins et volumes de données ne sont pas les mêmes 🙂
Chacun voit midi à sa porte, mais clairement le Jpeg c’est le format le moins beau qu’on puisse trouvé en photo. Perso je ne fais que du Raw et dans la mesure du possible je livre du Tiff à mes clients, et s’il me demande je rajoute le jpeg qui servira pour le web. Seul le raw permet d’exploiter tout le potentiel d’une image. Après cela demande un post-traitement cela peut prendre du temps quoi que. Perso je ne vois aucun intérêt à shooter en Jpeg. Mais comme je disais chacun voit midi à sa porte.
Depuis que je suis passé a fuji ( xt 10 ) je shoot en jpg , je trouve le rendu tres tres bon et beau et le plus de fuji c’est que l’on a l’expo directement dans le viseur donc un gros plus .
Ce que j’aime, c’est qu’on réfléchisse à ce dont on a réellement besoin et qu’on s’affranchisse du courant. Tu te dis fainéant, et pourtant, aller à contre-courant d’une idée bien ancrée demande, réflexion, essai, comparaison, etc.
Pour ma part, le RAW me rassure. Une photo prise sur le vif, techniquement ratée mais émotionnellement réussie peut trouver sa chance plus facilement avec une meilleure latitude de correction.
De plus, le RAW oblige à post-traiter ses photos. Un vrai fainéant peut se laisser tenter par l’envie de se satisfaire d’une photo brute de boitier. Mais il y a toujours, si minimes soient-elles, des petites retouches à réaliser pour finaliser son cliché.
Enfin, une fois son RAW développé et le Jpeg créé, rien n’empêche d’archiver le Jpeg seul, de supprimer ses RAW et de se libérer de la place dans son disque dur !
Merci pour votre avis en tout cas !
Parti-pris intéressant et à contre-courant de la part d’un Pro, ce n’est pas la première fois d’ailleurs car j’ai lu des interventions de JC Béchet dans RP qui allaient aussi dans ce sens…il y a quelques années. Mais peu importe à mon niveau, rudimentaire et anecdotique.
Par contre, indéniablement, le RAW imposé avec la détention d’un réflex ou d’un APN avec un capteur assez conséquent, est à mes yeux une stupidité. En Jpeg, on ne perd pas complètement le bénéfice de ce capteur et de nos objectifs, on contraint seulement d’entrée l’ensemble de ce matériel.
Je m’entends, le RAW peut faire perdre le plaisir de prendre des photos avec un appareil un peu évolué car il oblige de post-traiter … à retardement aussi, sur des années!
Le RAW et le post-traitement ne sont pas obligatoires, ce ne sont pas non plus des hérésies.
Et puis tout le monde n’a pas vocation d’être artiste, merde à la fin! cela non plus n’est pas obligatoire, la sensibilité n’est pas une chasse gardée. GRRRRR!
Bref, on peut se faire plaisir en Jpeg… mais étrangement il faut se faire violence pour ça. Quelle époque ultra-délicate!
Moi c’est l’inverse, j’ai arrêté d’utilisé le JPEG au profit du RAW, mais bon, je n’ai pas le même volume de travail que toi.
Une astuce sous Photoshop pour rattraper un JPEG c’est d’utiliser la fonction “HDR toning”, cela fais des merveilles, enfin, dans 80% des cas car il y a toujours certaines photos qui ne se laisse pas rattraper comme ça 😉
Il est intéressant de préciser que tu es dans le photojournalisme. Shooter en jpeg, je pense, est la meilleure solution. Il est fort probable que tu puisses changer les paramètres contraste, luminosité, etc de ton fichier jpeg directement sur l’appareil (une sorte de style d’image). Par la suite, tu peux faire quelques ajustements, mais non changer totalement ton cliché comme il serait possible avec un RAW ou tu peux passer plusieurs heures sur un ciel pour un paysage… J’en perd mes idées, mais ce que je voulais dire finalement est que tirer en jpeg pour ta profession est probablement la meilleure solution pour fournir ton travail rapidement et au plus proche de la réalité. À mon sens… J’aime shooter en RAW et Jpeg et utilise le jpeg comme une sorte de modèle, absolument pas la meilleure solution pour récupérer des gigas..
Je suis plutôt RAW pour ma part. Il ne faut pas oublier qu’en RAW on a une latitude d’information assez redoutable ! (11 diaph si je ne dis pas de bêtises). Ce qui apporte un grand intérêt si l’on veut pousser ses réglages de retouche au maximum sous lightroom. Cependant je conçois qu’on puisse préférer le JPEG notamment pour son poids plus faible et donc son workflow plus rapide 🙂
Bonjour.
Plus de temps à consacrer à la prise vur ? Il n’est pas plus long de faire une tof en raw qu’en JPEG…
En fait vous inversez tout pour moi.
J’ai possédé des sigma et un fuji.
La solution n’est elle pas plutôt de renoncer à ces boitiers….
Depuis la génération merril les sigma ne sont plus pris en charge par LR ,les fuji sortent des raw catastrophiques…
Si vous restez sur fuji je conseillerais de faire raw+JPEG et de garder, quand même, les raw des meilleures photos rattrapable. Pour ma part je rattrape aujourd’hui des raw des années 2008 2009 alors que les JPEG n’étaient pas récupérables.
Pour info je reconnais la qualité des JPEG fuji et conserve un x70 en bloc notes. Mais pas plus. Et je regrette follement mes sigma….
Bonjour Fred,
Je dois avouer que je travaille uniquement en JPEG et cela depuis que je fais de la photo (il y a six ans) avec le numérique. Le traitement que j’effectue sur Lightroom me satisfait pleinement et comme tu le soulignes, j’essaie de m’appliquer à produire le mieux possible mes photos dès la prise de vue.
J’apprécie ton point de vue d’autant plus que de ce temps-ci j’entends beaucoup parler du RAW et ça me conforte dans mon choix. J’ai tendance à faire pas mal de photos, non professionnelles il va sans dire.
Intéressant ! Je me suis mise au RAW depuis que j’ai appris la photo numérique en club, avant j’en ignorais tout. Et finalement, c’est vrai qu’on peut modifier pas mal les photos jpeg avec Lightroom. Je n’en fais pas des quantités mais en voyage, c’est bon à savoir.