Record du monde sur la Tour Eiffel
C’était l’événement central du Téléthon et très probablement un exploit qui rentrera dans l’histoire des sports extrêmes. Le 9 décembre 2017, Nathan Paulin et ses camarades de l’équipe « SDD Slackline » ont installé et traversé la plus longue highline urbaine du monde.
L’exploit s’est déroulé entre le Trocadero et la Tour Eiffel, l’endroit le plus emblématique et visité de la planète.
Ce projet aura demandé plus de 6 mois de préparation et aura mobilisé toute une production (Puzzle Media) ainsi qu’une équipe de cordistes et de secouristes du HRE (« Highline Rescue Experience »).
L’installation de la slackline longue de 670 mètres a duré toute une nuit et sa traversée moins d’une demi-heure !
Des Alpes à la Capitale, il n’y a presqu’un pas, dans le vide, pour Nathan Paulin et son équipe de funambules, les SDD. Habitués des grands espaces et des reliefs vertigineux, les « highlineurs » se sont attaqués à un défis de taille : installer et traverser la plus longue slackline urbaine, en partant du premier étage de la Tour Eiffel !
Cet exploit sportif qui devrait faire le tour du monde a été retransmis en direct sur France 2 et TV5 Monde dans le cadre du Téléthon. « Une highline sur la tour Eiffel est un rêve inespéré pour beaucoup de pratiquants, c’est un projet fou qui à aboutit grâce à une idée lancée par Puzzle Media qui à emballée les équipes du Téléthon », raconte Nathan.
La ligne a été installée entre le premier étage de la tour Eiffel pour aller sur une grue placée devant l’esplanade du Trocadéro.
Elle mesurait 670m de long et culminait à 70m de hauteur.
Un incroyable challenge pour un champion qui n’en est pas à son coup d’essai. En juin dernier, Nathan et ses compères de SDD, avaient déjà écrit l’histoire des sports extrêmes en traversant une ligne de 1662 mètres de long dans le majestueux Cirque de Navacelles, entre Gard et Hérault. Record du monde très médiatisé dont le reportage photo est à retrouver ici : http://www.hanslucas.com/fmarie/photo/11759
Mais cette fois, même si la longueur est moins importante, la hauteur du défis ne l’est pas pour autant. Car si cette pratique, qui consiste à marcher sur une sangle pas plus large qu’un ticket de métro, est en plein essor en milieu montagneux, ce n’est pas encore le cas dans un environnement urbain. Encore moins à Paris…
« Pour un tel projet les difficultés résident dans la préparation de l’installation. Il faut faire évoluer nos techniques pour les adapter au milieu urbain et travailler avec les différents acteurs de cet environnement. Nous ne sommes plus seuls en montagne, il y a d’autres éléments extérieurs à gérer », explique Nathan, « Il y a un certain stress inhabituel causé par la très forte médiatisation qu’il y a autour de cet événement.
Le fait de devoir faire une traversée retransmise en direct est d’autant plus stressant et inhabituel. L’environnement urbain est toujours assez difficile à apprivoiser, la verticalité n’est pas la même, il y a du bruit et on se sent regardé ».
Cette traversée est une première mondiale en highline même si un funambule s’était déjà attaqué à l’endroit il y a quelques années, dans une autre discipline.
Le 25 août 1989, Philippe Petit avait traversé la même distance mais sur un cable en acier, solidement haubané et stabilisé pour ne pas être gêné par le vent.
Autre époque, autre discipline, la highline demande un nouvel équilibre au funambule qui pratique cette discipline. Devant les nombreuses caméras fixées sur lui, Nathan a dû se battre pendant une demi-heure, pieds nus, dans le froid hivernal parisien, face à des rafales de vents qui ont inlassablement fait balancer la sangle en fibre synthétique.
En cas de chute, les funambules ne seraient tombés ni dans la Seine ni sur un filet de sécurité, mais dans leurs harnais. Comme la majorité des pratiquants, ces adeptes de sensations fortes ne jouent pas pour autant avec leur vie. Une fois sur la sangle, ils sont en permanence reliés à la vie par une corde, elle même solidement fixée à un anneau en acier qui les suit dans leurs traversées.
Même si la chute est plutôt impressionnante, le risque de blessure est quasiment nul.
Cependant, la chute était exclue pour Nathan. Car pour valider le record, le funambule doit faire une traversée parfaite, sans tomber une seule fois.
Pour le producteur de l’événement, Jonathan Politur (Puzzle Media), qui a été contacté par l’AFM, association du Téléthon pour les aider à imaginer et produire un événement exceptionnel, « l’idée était de proposer autre chose que les traditionnels défis culinaires et de montrer que pour lutter contre les maladies dégénératives nous sommes prêts à relever tous les défis. Nous avons donc imaginé des dizaines de performance, dont celle ci entre le Trocadéro et la Tour Eiffel ».
Et ce dernier de conclure fièrement : « pour le public, c’est plus qu’un spectacle sportif, il y a un côté magique à voir un homme évoluer dans les airs, sur une sangle, au dessus d’un des plus beaux panoramas urbains de la planète ».
Texte et photos : Fred Marie / Hans Lucas