Retoucher ses photos, c'est bien. - Destination Reportage

Retoucher ses photos, c’est bien.

Ma philosophie du post-traitement

Que l’on soit bien tous d’accord une bonne fois pour toute : retoucher ce n’est pas tricher, c’est simplement terminer sa photo.

J’entends encore autour de moi des gens dire « moi je retouche pas mes images, je veux que ce soit naturel et je ne veux pas tricher ».

Mais cela n’a aucun sens, car même à l’époque de l’argentique, avant le numérique, les photographes passaient énormément de temps à développer leurs images dans des bacs de produits chimiques en tout genre et c’était déjà de la retouche.

D’ailleurs, quand on photographie en format RAW et non pas en Jpeg (c’est à dire que l’on conserve toutes les données de l’image créée sur le capteur de l’appareil), on est obligé de passer par un Lightroom ou un Luminar pour obtenir un Jpeg exploitable pour les réseaux sociaux ou l’impression.

Cela s’appelle le développement et c’est une étape incontournable.

Allons encore plus loin…

Post-traiter ses photos c’est poursuivre le processus créatif et c’est la possibilité d’améliorer ses images.

Certaines photos, sinon quasiment toutes, doivent passer par un logiciel de développement, car au final, votre appareil photo n’est qu’un assemblage de plastique et de circuits électroniques qui n’est pas votre oeil humain.

Les fichiers numériques qu’il fabrique ne sont pas parfait et on besoin d’être parfois affinés ou corrigés.

Avec un logiciel de post-traitement, vous pouvez corriger des défauts comme par exemple enlever une tâche sur le capteur (parfois une poussière qui s’est glissé sur le capteur lors d’un changement d’optiques). Vous pouvez aussi recadrer vos images pour en

lever des éléments perturbateurs (un bout de branche qui dépasse par exemple) ou tout simplement redresser une image avec un horizon penché, ce qui est l’une des erreurs les plus classiques quand on débute…

Plus encore, vous pouvez matérialiser vos ressentis lors du post traitement, ce qui n’est pas possible à la prise de vue.

Par exemple, lorsque je prends des photos de militaires en entraînement ou en opération, il y a une certaine atmosphère qui se dégage des sujets et des situations qui ne collent pas tout le temps avec ce que capte sans émotion mon boitier photo.

Votre décor, votre environnement et la lumière lors de la prise de vue ne sont pas forcément en adéquation avec l’histoire que vous vivez et que vous voulez raconter en photo.

Et je ne parle même pas de l’interprétation de la lumière par votre appareil photo qui est encore autre chose.

Le processus de retouche d’une image vous permet de créer ou d’amplifier une atmosphère afin de coller avec votre ressenti et non pas forcément la réalité de ce que vos yeux ont vu ce jour là.

On parle d’âme en photographie tout comme dans n’importe quel processus créatif (peinture, cinéma, etc…) ce n’est pas pour rien !

Parfois, il est intéressant de faire abstraction de la froide réalité pour se concentrer sur le ressenti et les émotions.

Par exemple, voici le traitement que j’ai fait pour un reportage sur les commandos parachutistes. L’idée ici est de déshumaniser un peu l’atmosphère en dé-saturant volontairement les couleurs et en augmentant la clarté et le contraste dans l’image.

L’objectif est d’obtenir un rendu un peu « jeu vidéo » et plus dramatique.

Vous pouvez très facilement le faire dans un logiciel comme Lightroom ou Luminar.

Il est possible d’ailleurs de créer son propre filtre pour l’ajouter en un clic sur vos autres photos, c’est un énorme gain de temps !

 

Se créer un style

Grâce au processus de post-traitement, vous pouvez vous créer un style et une « patte » de photographe via un traitement particulier de vos images.

Vous pouvez ainsi photographier la même chose qu’un autre photographe mais ajouter un petit quelque chose en post-traitement qui vous est propre et personnel.

C’est comme cela, en partie, que l’on trouve son style et que les gens reconnaissent nos photos.

Photographie de Laurent Dequick

Il ne faut pas oublier également qu’un logiciel de post-traitement est un outil créatif qui permet de construire des images uniques et parfois irréelles comme le fait par exemple Laurent Dequick, un excellent photographe basé à Lille (que j’ai eu le plaisir d’interviewer dans mon podcast).

Cet ancien architecte façonne des images exceptionnelles grâce à Photoshop, parfois en superposant des images les unes sur les autres.

Ces photos sont ensuite vendus en tirages numérotés via une galerie mondialement connue : YellowKorner.

Donc oui, le post-traitement peut être une forme d’art…

C’est également le cas de la photographe Julie de Waroquier, qui créé des mises en scène via des logiciels de la suite Adobe et qui raconte des histoires via ses retouches.

Vous l’avez donc compris, travailler son image après la prise de vue vous permet d’être plus créatif et de continuer à créer. Ce qui est génial, c’est que les logiciels sont de plus en plus performant et il est possible de faire des trucs complètement délirants aujourd’hui.

Sur Luminar 2018 que j’ai découvert il n’y a pas très longtemps, il est par exemple possible de rajouter un soleil dans une photo. Oui, carrément.

Il est également possible de gérer avec une très grande précision la taille, le nombre et même l’intensité de ses rayons.

Voici un exemple de rajout de soleil via Luminar

Enfin, pour conclure, il faut bien comprendre que le passage par un logiciel comme Lightroom est obligatoire quand on est photographe professionnel. Car c’est l’un des seul moyens et surtout l’un des plus efficace (notamment via Lightroom) pour pouvoir renseigner les métadonnées de nos photos, ce qu’on appelle les IPTC.

C’est grâce à ces métadonnées que nos photos peuvent être trouvées et donc achetées par nos clients dans les banques de données des agences ou des stocks.

Mais c’est un autre sujet que je traiterai plus tard.

 

Pour terminer, je vous donne un dernier conseil : soyez curieux, soyez créatif et essayez différents logiciel de post-traitement. Ce processus peut être long mais va au final vous être très utile, voire indispensable. C’est pourquoi il est intéressant de faire plusieurs tests avec différents logiciels afin de trouver ce qui est le mieux pour vous.

 

Personnellement, pendant plusieurs années, je n’ai utilisé que Lightroom pour post-traiter mes images, mais depuis peu, j’utilise aussi Luminar 2018, qui est vraiment très intéressant.

Faites vous votre propre avis en testant gratuitement pendant quelques jours ce logiciel via ce lien : https://macphun.evyy.net/c/1273882/320119/3255

Fred
Photoreporter professionnel pour la presse magazine (Paris Match, VSD, le Figaro Magazine, le Pèlerin, Géo Ado, Stern, etc...)