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Accélérer Lightroom en quatre étapes simples

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Débuter en photo : choisir le bon matériel

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Depuis que j’ai ouvert ce blog et que je suis photographe professionnel, on me pose très souvent des questions sur le matériel qu’il faut acheter lorsqu’on débute la photo.

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5 conseils pour réussir vos photos avec un flash (et la photo studio)

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Vous êtes de plus en plus nombreux à m’envoyer des mails avec des questions au sujets de la photographie au flash, c’est pourquoi j’ai décidé d’écrire un article dédié à cette thématique, dans le but de vous aider à progresser le plus possible.

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Wilfrid Estève : « FreeLens sensibilise aux nouvelles écritures photographiques »

A l’occasion du dernier Visa pour l’Image, LE festival international du photojournalisme de référence, j’ai eu le plaisir d’interviewer Wilfrid Estève. Ce professionnel de l’image possède un très impressionnant CV à rallonge, et notre échange a été tellement riche, que j’ai décidé de vous proposer non pas une, mais deux interviews de ce photographe, enseignant et producteur reconnu.

Dans ce premier « volet », j’ai interrogé Wilfrid sur son rôle de président de l’association reconnu d’utilité publique « FreeLens » et sa vision du photojournalisme.

Dans la deuxième partie, on parlera de la boîte de production qu’il a co-fondé et qui est rapidement devenue une référence dans l’univers de la photo de presse, à savoir la structure Hans Lucas. Ce deuxième épisode sera publié sur le blog dans les prochains jours. Afin d’être averti de sa sortie directement par mail, inscrivez vous à la newsletter du blog sur ce lien !

« Destination Reportage » : Bonjour Wilfrid, est ce que tu peux nous dire ce qu’est Freelens ?

Son histoire est atypique. Elle est liée avec celle de l’ANJRC (Association Nationale des Journalistes Reporters et Cinéastes), organisation professionnelle qui rassemblait depuis 1962, photojournalistes et documentaristes. 

FreeLens était un mouvement spontané des jeunes photographes mobilisés pour faire face à la multiplication de contrats illicites proposés à la profession par certains groupes de presse. Après avoir rédigé un « Manifeste » fondateur et organisé un débat au festival Visa pour l’Image, ce mouvement s’est transformé en association (présidée par Lorenzo Virgili, son initiateur) durant l’automne 2000. Photographe signataire du manifeste, j’ai rejoint ainsi l’aventure et suis devenu administrateur de FreeLens. 

En 2003, l’ANJRPC et FreeLens ont fusionné pour mieux représenter les intérêts des photojournalistes. C’est aussi dans le même esprit d’ailleurs qu’en 2009, nous avons cofondé l’UPP avec l’UPC. L’idée était d’avoir une seule organisation professionnelle en France. 

Les administrateurs de FreeLens ont pris la décision de ne pas dissoudre l’association mais de la réorienter vers une structure toujours centrée sur la photographie mais ouverte à un ensemble de publics. Aujourd’hui, nous rassemblons des iconographes, des professionnels confirmés ou émergeants, des amateurs, des critiques, des enseignants, des étudiants, d’où la reconnaissance d’utilité publique en 2009. 

Tu es, depuis 2004, président de FreeLens, quelles sont les missions de cette association ? 

La mission de FreeLens est multiple, je tiens d’ailleurs à saluer le travail de ses administrateurs qui est remarquable. Nous cherchons à créer des espaces d’échange et de réflexion entre des publics différents, nous œuvrons en France et à l’étranger pour le rayonnement de la photographie ainsi que celui de ses représentations multimédia. Nous agissons comme un laboratoire à idées, d’accompagnement, de valorisation et de transmission des patrimoines et des connaissances. 

Nous essayons de concilier aussi les intérêts des différentes communautés, sur l’identité numérique par exemple, aussi liée à l’image, ou en expliquant aux professionnels ce qu’il en est de l’apport des amateurs dans la photographie et aux photographes amateurs de dire « attention » à certaines pratiques (plateformes communautaires par exemple) dont les conditions d’utilisation sont parfois ambiguës.

La parenthèse FreeLens à la Gaîté Lyrique en 2014 – photographie de Cécile Dégremont

Justement, on parle souvent de conflit entre les « pros » et les amateurs, qu’en penses tu ?

Franchement j’ai dû mal à comprendre ce débat, il ne correspond pas non plus à la réalité. La photographie amateur a toujours existé. Chaque photographe avant d’être professionnel a été amateur et la photo amateur à complètement sa place l’histoire de la photographie. Au regard du nombre de workshops, d’ateliers ou de masterclass, qui se multiplient depuis des années et du retour que j’en ai, la communauté des amateurs a un grand respect pour le travail des professionnels et les deux communautés coexistent de manière sereine.

Au niveau des pratiques, un professionnel est souvent là pour raconter une histoire, amener une narration, tout en respectant un code de déontologie. De son côté, présent quasiment partout, l’amateur et son appareil photo sont de fait, des témoins précieux. De l’assassinat de Kennedy au Tsunami de 2004, en passant par le crash du Concorde… L’amateur est au coeur de l’évènement et avec la banalisation des appareils à photographier (mobiles etc), il fait la photo. Le professionnel vient dans un temps deux, il fait attention au respect des sources et amène du sens à l’histoire.

 

Dans sa pratique, l’amateur n’a jamais souhaité prendre la place du professionnel.

Il est important de rappeler que beaucoup de problèmes sont apparus avec l’exploitation des photographies des amateurs, souvent à leurs détriments. Nous pouvons parler des concours lancés régulièrement par les médias, des évènements culturels ou des institutions comprenant une cession de droits vertigineuses et aucune rémunération. Si du côté des organisateurs de concours, les avantages sont nombreux dans ce type d’opération, l’amateur lui n’a pas forcément conscience du tort que cela cause aux professionnels. 

Un autre problème est la diffusion des photographies d’amateurs dans les médias, notamment via des structures comme « Citizen Side »… Cette structure fait des ravages au sein de l’offre des professionnels de l’information. J’ose espérer que dans les rédactions, les détenteurs de carte de presse, sont conscients que c’est non seulement apparenté à du travail dissimulé mais aussi à de la pratique déloyale. C’est d’autant plus regrettable qu’elle est diffusé par l’AFP et que les journaux qui reprennent ces photographies possèdent des numéros de commission paritaire. 

La CCIJP (Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels) devrait demander un minimum de respect de la Charte d’éthique professionnelle et du code de déontologie. Il en est de même du respect du dispositif général des aides publiques à la presse délivrées par l’Etat. Il est temps que ces abus soient pénalisés.

C’est d’ailleurs le même problème avec les correspondants de presse…

Effectivement alors que travail réalisé soit globalement le même, le correspondant de presse n’est ni un journaliste, ni un journaliste pigiste. Leur activité est classée dans les activités professionnelles dites libérales et non réglementées. Leur statut  n’est pas reconnu par la CCIJP alors qu’ils alimentent les colonnes de la presse quotidienne régionale et même nationale. Dans les faits le lien qu’entretient le correspondant local de presse avec sa rédaction est aussi un lien de subordination, à ce titre il devrait avoir une carte de presse et voir son statut évoluer. 

Est ce que c’est la mission de Freelens que de chercher à résoudre ce problème ?

Cette problématique n’intervient pas le champs d’action d’une association reconnue d’utilité publique, je m’exprime à titre individuel en tant qu’ancien président de l’ANJRPC-FreeLens et vice-président de l’UPP. Cette question est du ressort de l’UPP. 

J’ai dû mal à comprendre pourquoi depuis 2008, l’Association interdépartementale des CLP n’est pas présente auprès des pouvoirs publics et dans les organisations nationales.

Quelles sont les actions concrètes de l’association RUP Freelens ?

Depuis 2009, nous réalisons une très importante réflexion et sensibilisation sur les nouvelles écritures, c’est à dire les nouvelles représentations de la photographie, tant au niveau des professionnels, que des médias, que du grand public, sur la présence de la photographie sur le web, que ce soit la vidéographie, la Petite Oeuvre Multimédia, le diaporama sonore, le webdocumentaire… C’est un vrai think tank, nous avons notamment créé deux prix.

Le prix POM est devenu le prix « nouvelles écritures » avec un appel à candidature international car il est réalisé en partenariat avec le  Zoom Photo festival canadien. C’est important d’être présent sur le marché des nouvelles écritures, avec l’essor de la vidéo sur le web, il faut accompagner l’ensemble des photographes dans ses nouvelles pratiques.

Pour ce qui est de la photographie, nous sommes sur l’aide ou le soutien aux étudiants, aux photographes émergents ou reconnus. L’idée est de préciser les bonnes pratiques, la création du prix Mentor en 2014 est un bon exemple.

Par ailleurs, nous sommes présents dans à peu près tous les festivals français et faisons partie des commissions du ministère de la Culture. 

Session coup de coeur du Prix Mentor à la Scam en 2014, photographie d’Etienne Maury.

En quoi consiste le Prix Mentor ?

L’idée est de faire prendre conscience au photographe, au niveau de sa pratique, à savoir se présenter, et présenter les sujets sur lesquels il travaille. Sur un premier tour de table, il va amener une série photo et va devoir en parler pendant 10 min. 5min sur la série, 5 autre sur sa pratique photographique, comment il fonctionne au niveau du marché. Il y a un coup de cœur public et pro.

Puis dans un second temps, il y a entre 8 et 10 sujets proposés à un jury pro et un seul sera retenu pour être réalisé pendant l’année qui arrive.

A la clé, il y a un accompagnement d’un an du lauréat, par des experts de la SCAM et de FreeLens, il y a aussi 5.000 euros, et une formation au CFPJ d’environ 5.000 euros également.

Que penses-tu du fait qu’il y a de plus en plus de photos sur le web ?

Nous sommes dans une société de l’image. László Moholy-Nagy a dit en 1931 « L’analphabète de demain ne sera pas celui qui ignore l’écriture, mais celui qui ignore la photographie », quel visionnaire!

Qu’il y ait beaucoup de photographies sur le web, dans les médias ou dans notre société est une réalité contre laquelle il est difficile de lutter.

Session coup de coeur du Prix Mentor à la Scam en 2014, photographie d’Etienne Maury.

En 2009 est arrivé le statut d’auto-entrepreneur aussi pour les photographes… 

Avec le statut de pigiste salarié puis le régime des Agessa qui lui est complémentaire, franchement, pourquoi avoir créer un statut supplémentaire ? D’autant que les entreprises de presse et les médias n’ont pas le droit de faire travailler des auto-entrepreneurs.

Il est aussi bon de rappeler qu’en cas d’octroi d’aides de la part du CNC pour un webdocumentaire, le statut d’auto-entrepreneur n’est pas reconnu.

Concernant le livre que tu as co-écrit en 2005 sur l’avenir du photojournalisme, qu’est ce que tu en penses avec du recul ?

En 2005, j’avais 11 ans de pratique photo et je travaillais beaucoup, pour un total de 25 rédactions à l’année. A cette époque je ne comprenais pas pourquoi toutes les initiatives qui évoluaient, au niveau du web ne touchaient pas la photographie (création des pure players, montée en force des sites d’informations généralistes sur le web…).

Au niveau du photojournalisme, je voyais un marché en récession, avec un état d’esprit qui n’était pas franchement des plus optimistes.

“Photojournalisme à la croisée des chemins” était à mes yeux un état des lieux de 10 années de métier. Je sentais que d’autres voies apparaissaient. Il a été une transition nécessaire pour évoluer et m’a permis de passer à autre chose. 

Qu’est ce que tu as envie de dire aux gens qui disent que le photojournalisme est mort ?

Qu’il n’a jamais été autant exposé dans le sens général du terme, c’est à dire, publié dans les médias, représenté dans les musées, les collections, les galeries, dans l’édition, sur le web, dans la vidéo, les webdocumentaires … Et à Visa, avec chaque année un nombre visiteurs en augmentation ! 

Au delà de Visa, il est aujourd’hui dans beaucoup de festivals et à même réussi, sous une forme plus documentaire, à intégrer les Rencontres d’Arles.

Avant il n’était que ici (à Visa), maintenant il est partout. Son modèle économique est viable, mais il faut réfléchir, anticiper, être organisé et prévoyant. Les photojournalistes doivent être formés, ils doivent planifier leur année. 

Autre chose, jusque dans les années 90 c’était un gros mot de dire que l’on faisait du corporate, de la publicité, que l’on travaillait en collaboration avec des ONG sur des projets éditorialisés ou que l’on faisait de la communication.

Paradoxalement les photojournalistes ne se posaient pas trop de questions sur qui dirigeait la presse en France et travaillaient pour des groupes détenus, soit par un marchand d’armes, des industriels ou encore des politiques.

Le Visa d’Or News de cette année a été décerné au photographe de l’ AFP News Agency Bülent Kiliç

Quand on regarde ce qu’il y a Visa, c’est soit la guerre, la misère, soit du sujet National Geo, quel est ton point de vue sur ça ?

Evidement le photojournalisme témoigne, souvent de zones de tension et de situations dramatiques. Mais pas que, il y a des choses positives aussi. La position de Jean-François Leroy est compliqué car il doit aussi composer autant avec l’offre des professionnels, de ses partenaires que les attentes du grand public. Compliqué de faire une programmation pour tous.

Même si je trouve que cela mériterait d’un peu plus de subtilité, ce sont ses choix et il les assume en tant que directeur du festival.

Est ce que cela ne pousse pas les jeunes photographes à « partir à la guerre » ?

Aujourd’hui, partir sur une zone de tension, cela ne coûte pas cher. Le problème c’est que lorsqu’ils sont sur place, les jeunes photographes se rendent compte que c’est un peu plus compliqué que ce qu’ils avaient imaginés… La question de l’assurance est essentielle, tout comme des relations sur place, cela coûte très cher de partir à la « guerre ».

Les rédactions réfléchissent à deux fois avant d’envoyer quelqu’un et de mémoire, Jean-François Leroy n’accepte plus de série produite sans commande de la presse. Les journalistes sont des cibles faciles et un moyen efficace pour mettre la pression sur un Etat.

… La suite dans le prochain épisode 😉



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7 conseils pour réussir vos photos de coucher et de lever de soleil

Si vous suivez mon actualité sur Facebook ou Instagram, vous vous êtes très certainement rendu compte que j’ai la fâcheuse tendance de très souvent photographier des couchers et autres levers de soleils. Souvent à contre-jour d’ailleurs. En fait, c’est un sujet photographique qui m’intéresse beaucoup, qui me fascine même car c’est à ces moments précis de la journée que l’on peut capter les plus belles couleurs, les plus belles lumières avec son appareil photo.

La scène la plus triviale et banale du monde peut être magnifiée quand vient l’heure du coucher de soleil !

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Mais au-delà des lumières qui sont plus douces et qui éclairent de façon plus intéressante votre sujet, c’est aussi et avant tout un moment éphémère, qui se joue parfois à juste quelques secondes de prise de vue vraiment parfaite. C’est ce que les photographes appelle, la « Golden Hour », l’heure dorée.

Cependant, ce n’est pas parce que la scène qui se déroule devant vous est juste incroyable, qu’elle va être facile à prendre en photo. « Shooter » à contre-jour est un exercice périlleux qui demande technique et expérience.

Voici 7 conseils pour vous aider à obtenir le résultat que vous voulez vraiment atteindre.

Repérer et se préparer

C’est la base de tout exercice photographique, et pas uniquement pour capter la « Golden Hour ». C’est bien de prendre des photos de façon spontanée, mais c’est encore mieux de repérer les lieux que vous souhaitez photographier, afin d’anticiper la trajectoire du soleil, ou prévoir quel type de matériel il va vous falloir (trépied, longue focale, grand angle, etc…).

Pour cela, il existe une solution géniale : Google Earth couplé à Google Images. Ces deux ressources gratuites vont vous permettre de voyager sans bouger de votre siège, et repérer virtuellement les endroits que vous désirez photographier, dans le but d’être pus efficace une fois sur place.

Dernière chose que vous pouvez faire, plus radical, mais terriblement efficace : dormir sur place. C’est par exemple le cas pour la photo ci-dessus : j’avais alors fait le chois de passer la nuit sur une plage dans le Nord de la Grèce avec des amis, afin de profiter des premiers rayons du soleil, moi pour la photo, eux pour plonger !

Utiliser le mode manuel de votre appareil photo

C’est aussi la base et même une obligation lorsque l’on photographie à contre-jour. Car si vous visez le soleil en mode automatique, votre appareil photo a de fortes chances de ne rien comprendre à ce qu’il lui arrive et ne va pas du tout comprendre ce contraste de lumière qui arrive sur son capteur. Vous allez vous retrouver de façon aléatoire avec des photos « cramées » c’est à dire surexposées, ou toutes noires, autrement dit sous-exposées. Dommage…

La solution : passez en mode manuel et prenez les commandes de votre appareil photo !

Sous-exposer volontairement

D’où cet excellent conseil : il vous faudra volontairement sous-exposer votre image afin de capter le plus de matière possible dans cette dernière. Je m’explique. Il faut savoir que même en qualité RAW (pas de panique j’y reviens dans un instant), les parties sombres d’une image sont bien plus « récupérables » que les parties blanches. C’est à dire qu’il sera plus facilement (et surtout possible tout simplement) d’éclaircir les parties sombres, que d’assombrir les parties claires. Faites le test et vous verrez !

Travailler en RAW

C’est pourquoi il vous faut travailler en RAW et non pas en JPEG. Ce format vous permet, une fois sur l’ordinateur en phase de post-production, de mieux retravailler votre image et ajuster les contrastes afin d’équilibrer l’exposition.

En shootant en RAW, vous allez capturer l’intégralité de votre photo, sans passer par la case compression. Vous allez donc vous retrouver avec le « négatif numérique » de votre photo, qu’il vous faudra donc « développer » sur un logiciel. Je vous conseil dans ce cas d’utiliser Lightroom, mais d’autres solutions existent.

Préférer un ciel nuageux

En parlant de contraste, je vous conseille fortement de photographier la Golden Hour lorsqu’il y a des nuages. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela va apporter du contraste à votre image. Les rayons du soleil vont être filtrés, entravés et redirigés, ce qui vous permettra d’avoir de sublimes rendus sur vos photos !

Penser couleur et contraste

Par ailleurs, les nuages vont souvent permettre l’apparition de superbes couleurs dans le ciel. Lorsque vous assistez à un coucher de soleil (ou un lever de soleil), regardez derrière vous et cherchez les couleurs rose et orangées qui se répercutent sur les nuages à l’opposé de l’astre.

Vous allez voir, c’est parfois plus intéressant à photographier que le soleil en lui-même, comme sur l’exemple ci-dessus, sur le château de Montségur en Ariège.

Retravailler ses images

Je vous en parlais précédemment, prenez le réflex de retravailler TOUTES vos images sur un logiciel adéquat (type Lightroom). Le but n’est pas d’avoir une photo parfaite (c’est une chimère), mais de s’approcher un maximum de la réalité, de ce que vous avez vu et surtout ressenti lors de la prise de vue. Votre appareil photo n’est qu’un assemblage technologique de métal et de plastique, son capteur ne pourra jamais imprimer l’exacte rendu que vous avez en tête ou sous les yeux. Il faut passer par la case « retouche » et travailler les tonalités et les couleurs, même avec parcimonie !



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Les 10 erreurs de débutant en photo de voyage à éviter

Depuis que j’ai ouvert ce blog et publié les premiers articles, on me demande des conseils pour faire de meilleures photos de voyage. Au final, je me rends compte que bien souvent, je réponds aux mêmes questions et que finalement, beaucoup de personnes font les mêmes petites erreurs qui les empêchent d’obtenir les résultats qu’ils espèrent lorsqu’ils appuient sur le déclencheur.

Tout le monde, moi le premier, nous faisons des erreurs. Et heureusement, parce que sinon il n’y aurait pas de « bonnes » ou de « mauvaises » photos. La bonne nouvelle, c’est qu’il vous suffit bien souvent d’en avoir conscience pour les éviter.

Voici donc les 10 erreurs que vous faites peut être lorsque vous photographiez vos vacances et quelques conseils pour les éviter.

Erreur n°1 : les photos penchées

C’est vraiment LE truc qui fait qu’une photo ne sera pas réussie, car c’est la base du cadrage. Peu importe si votre sujet est exceptionnel ou que la scène que vous avez capturé et absolument incroyable, si votre photo est penchée, la photo est forcément moins réussie.

Bon après il y a penché et penché. Penché sans le vouloir, et penché volontairement. La plupart des photographes professionnels cadrent parfois volontairement leur photo très penchée afin d’apporter du dynamisme à l’image, ou encore pour jouer avec des lignes (dans le cadre d’une perspective par exemple).

Que faire si ce n’est pas voulu ? Le plus simple est de recadrer l’image en post-production, ce qui est possible de faire sur n’importe quel logiciel, même sur son téléphone ! Ensuite, je vous conseille d’intégrer un quadrillage dans votre viseur optique ou numérique afin d’avoir des repères visuels dès la prise de vue, qui vous empêcheront de faire des erreurs. Enfin, en dernier recours, pensez à regarder attentivement la ligne d’horizon ou celles des bâtiments dans votre cadre afin de réaliser une photo bien droite dès le départ.

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Erreur n°2 : une mauvaise mise au point

Le problème du mode automatique, c’est justement qu’il est automatique. Je veux dire par là que c’est lui qui va faire les choix de prise de vue à votre place. Si vous continuez à utiliser ce mode, c’est que vous ne trouvez pas ça gênant, mais il vous est surement déjà arrivé d’avoir quelques déconvenues, comme sur cet exemple, dans lequel le « point » de l’autofocus s’est posé sur la barre du milieu, ce qui a engendré un flou d’arrière plan sur les personnages principaux de l’image.

Il faut savoir que « par défaut », l’autofocus en mode automatique va choisir de faire le point et donc de rendre net le premier plan de l’image. Cela peut bien tomber, ou pas. Pour éviter les problèmes, passez en mode manuel, ou au moins, choisissez vous même où faire le point.

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Erreur n°3 : les photos floues

Je ne vais pas trop m’étendre sur ce point car j’y reviens très en détail dans mon ebook gratuit « Réussir ses photos de voyage ». Retenez simplement que le flou a plusieurs causes et donc plusieurs solutions. Sur l’exemple ci-dessus, il est surtout question d’une vitesse d’obturation trop basse et donc un temps de pause trop long, car le sujet est en mouvement. Une solution consisterait à, soit augmenter la vitesse (et donc passer en mode semi-automatique ou manuel), soit accompagner légèrement le mouvement du sujet au moment du déclenchement, ce qui aura pour conséquence supplémentaire de faire un effet de « filet ».

Erreur n°4 : déclencher derrière une vitre de voiture

Alors vous allez me dire « oui mais si on peut pas descendre du véhicule pour faire des photos ? » Et je vous répondrai que parfois pas de photo vaut mieux qu’une photo gâchée par des reflets franchement pas esthétiques, ou au moins de trouver un endroit moins sujet aux effets miroirs disgracieux.

Erreur n°5 : ne pas faire attention aux ombres

Si c’est un choix d’inclure sa propre ombre dans le cadre de sa photo, pourquoi pas, du moment que c’est légitimé ou pertinent. Si ce n’est pas le cas, c’est une erreur à éviter, car cela peut gâcher une image, en particulier si cette ombre se pose sur un élément important de l’image, comme une personne ou un bâtiment intéressant.

Pour éviter que cela se produise tout en restant dos au soleil, vous pouvez utiliser une focale plus longue (et donc éviter le grand angle), ce qui vous permettra de cadrer la scène sans l’ombre au premier plan. C’est bête, mais ça marche.

Erreur n°6 : ne pas nettoyer son capteur

C’est l’enfer des photographes propriétaire d’un réflex numérique : la tâche sur le capteur. Aussi appelée « pétouille » dans le jargon, ce petit point noir présent sur la photo résulte d’un dépôt de poussière sur le capteur de l’appareil photo. Cela se produit lorsque vous changez d’objectif, ou lorsque vous êtes dans des endroits un peu sensible, comme à la plage par exemple.

Cela peut être un cauchemar lorsque l’on ne s’en rend pas compte du premier coup d’oeil et que l’on rempli plusieurs cartes SD de photos, qu’il faudra retravailler sur un logiciel après coup pour en débarrasser toutes les tâches.

Donc un conseil, ayez toujours avec vous de quoi nettoyer votre capteur et vos optiques, c’est un investissement qui vaut vraiment le coup, surtout lorsque l’on part en voyage.

Erreur n°7 : centrer son sujet et l’horizon

Sur cet exemple, la scène devant l’objectif est superbe, la lumière très belle, mais le cadrage très banal et peu intéressant. Un conseil : ne placez jamais votre sujet et encore moins l’horizon d’une image en plein milieu du cadre. Utilisez la règle des tiers et placez vos sujets, comme ici cette petite île, sur un point de force de l’image, là où l’oeil du spectateur viendra se poser naturellement. Je parle plus en détail des règles de la composition dans mon livre numérique.

Erreur n°8 : faire poser ses sujets

Vous n’êtes pas au festival de Cannes et vous n’avez pas affaire à des acteurs décrochant un superbe sourire à l’écoute de leurs noms. Autant il est possible de réaliser de superbes portraits de locaux que l’on a fait poser, autant cela peut être catastrophique, comme dans cet exemple.

Si vous tenez absolument à faire ce que l’on appelle du « regard caméra », évitez de faire poser plus d’une personne à la fois, ce sera plus simple à gérer pour vous. Mais n’oubliez pas que les résultats sont plus intéressants lorsque la personne ne pose pas.

Erreur n°9 : couper les extrémités des sujets en cadrant trop serré

Lorsque l’on fait une photo de groupe, il est fréquent que l’on ne fasse pas attention à tout, notamment le cadrage. Du coup, il arrive que l’on « coupe » des pieds, des mains, parfois plus ! Même chose avec les animaux comme sur cet exemple.

Un conseil : faites attention à votre cadrage. Vraiment. Au moment du déclenchement, posez vous la question « est ce que tout est dans le cadre ? » et ensuite, seulement, appuyez.

Erreur n°10 : rater un contre-jour

Combien de fois cela vous est il arrivé, de ne pas réussir à obtenir le rendu de l’image que vous avez en tête ? C’est souvent le cas lors d’une prise de vue en contre jour. Notre oeil s’adapte au fort contraste d’un coucher de soleil, mais pas notre petit compact, notre smartphone, ou encore notre reflex en mode automatique.

Dans un récent article paru sur ce blog, je vous parlais de ce genre d’expérience et je vous expliquais comment « rattraper » cela via un logiciel de retouche d’image.

Mais au fait, pourquoi c’est bien d’éviter ces erreurs ?

Je vous entends déjà derrière votre écran « Non mais oh, si j’ai envie de faire une photo penché ou flou ? » « Je suis pas pro, je veux juste ramener des souvenirs ! » « Moi je la trouve bien cette photo ratée » etc…

Si vous lisez cet article et que vous suivez ce blog, c’est parce que vous avez envie de progresser en photographie. C’est tout à fait légitime, car c’est en faisant face à ses erreurs et aux imperfections de ses images, que l’on progresse et que l’on arrive à se faire davantage plaisir en photo.

J’espère que ces quelques conseils vous aideront à ramener de meilleurs souvenirs de vos vacances.



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Oui, retoucher, c’est tricher !

A peine ai-je commencé l’écriture de cet article, que je ne peux m’empêcher d’entendre au loin quelques photographes fustiger à la lecture de ce titre à première vue bien polémique et très tranché. Et pourtant, cela ne m’empêchera pas de poursuivre ma rédaction qui commence donc par un fait évident et définitif : retoucher une photographie, ben, c’est d’la triche.

Février 2015. Alors que le verdict vient de tomber, et que le nouveau World Press Photo est annoncé (vous savez, cette récompense au combien prestigieuse destinée aux photographes de presse), une annonce fait frémir l’univers de la photo : plus de 20% des photos participantes au dernier tour ont été disqualifiées pour cause de « retouche excessive ». Pire, les experts (pas ceux de TF1, mais de l’institution néerlandaise) auraient repéré des travaux « manipulés », ouuuuuuuu.

Alors, il faut dire que ce n’est pas vraiment un scoop… En 2013, la photo lauréate, de Paul Hansen (ci-dessous), avait été légèrement retravaillée et « nettoyée » de quelques éléments perturbateurs, notamment un poteau à l’arrière plan. Bref, la polémique n’enfle alors pas trop.

World Press 2013

Mais cette fois, la coupe semblait pleine pour les autorités du World Press, notamment son grand boss, Lars Boering, qui a poussé un coup de gueule : « Nos règles indiquent clairement que le contenu de l’image ne ​​doit pas être modifié. Le jury de cette année était très déçu de découvrir comment certains photographes avaient été négligeant en post-traitement. Lorsque cela signifie un ajout matériel ou une soustraction dans le contenu de l’image, cela a eu comme conséquence la disqualification des images du concours ».

« Retoucher » ? Non, « améliorer » !

Et peut être même plus, « rendre plus vrai ». Un appareil photo, aussi perfectionné et bien réglé soit-il, ne pourra pas toujours reproduire une scène exactement comme elle se déroule. J’irai même plus loin, cette petite machine faite de plastique et de composants électroniques ne pourra jamais imprimer sur son capteur, une image correspondant à ce que vous percevez au moment de la prise de vue.

toulouse coucher de soleil

Laissons de côté l’exemple du World Press et ses photos de tragédies humaines et prenons un exemple certes moins sexy mais davantage lié à VOS pratiques de la photographie. Prenez un coucher de soleil. Ses rayons puissants qui se reflètent dans un cours d’eau agité, son ciel nuageux déchiré par des teintes roses et orangées. Il se dégage alors une atmosphère particulière et vous vous empressés de dégainer votre smartphone ou votre petit appareil photo de compagnie pour immortaliser cette scène magique.

Mais une fois la photo prise, le rendu de votre image est à des années lumières de ce que vous avez en face de vous. Pire, tandis que vous tentez de photographier votre moitié ou vos enfants, posants fièrement devant la scène, ces derniers se retrouvent complètement noirs, et encore, quand votre appareil parvient à trouver la mise au point…

Ce que je raconte ici vous est-il familier ? Normal, j’ai aussi connu ça. Même très récemment, lors d’une petite promenade photo en bord de Garonne, un couple d’étudiants néerlandais (encore des néerlandais !) m’accostent et me demandent de les prendre en photo avec leur téléphone. Après deux tentatives floues du fait d’une mise au point qui galère en contre jour, j’abandonne, terriblement frustré, et leur propose de les prendre en photo avec mon appareil (un Fuji x100), qui dispose lui d’un mode manuel et d’une mise au point également manuelle, permettant de s’adapter aux lumières difficiles à gérer comme le contre-jour.

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Mais même avec les bons réglages, sans flash, il faut quand même retravailler un peu l’image sur Lightroom, et « déboucher » les ombres causées par le contre-jour. L’idée n’est pas d’altérer le sens de la photographie, mais au contraire la rendre plus vraie. Les pixels « trop blancs » empêche le rendu correct des couleurs, qu’il faut légèrement « saturer », la grande ouverture du diaphragme prive la photo d’une netteté naturelle du sujet, pourquoi ne pas en ajouter un petit peu ? Bref, vous l’avez compris, avec parcimonie et honnêteté, la retouche est un passage obligatoire, incontournable et absolument légitime.

=> Lire l’article « Pourquoi Lightroom est le meilleur logiciel de post-production »

Alors pourquoi est-ce que je dis que c’est tricher ? Tout simplement parce que c’est vrai. C’est tricher que de « rattraper » une image en post-production, car ce n’est pas quelque chose que l’on a fait (ou pu faire) lors de la prise de vue.

Est ce que c’est mal ? A vous de me le dire dans les commentaires…



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[Défi photo] Une « manif au 50mm »

L’univers de la photographie est passionnant, surtout parce qu’il est possible d’apprendre sans cesse et s’améliorer au fil des prises de vue et des reportages. Lorsque j’ai commencé à exercer ce métier et que j’ai rencontré des professionnels, notamment des photojournalistes, l’une des premières leçons que l’on m’a donnée a été l’obligation d’être curieux et tenter des expériences.

Changer les cadres, tester différentes focales, jouer avec la profondeur de champ, chercher les angles insolites, autant d’exercices auxquels tous les professionnels doivent se plier lors de leurs reportages afin de « sortir » des images différentes de ce que les confrères-concurrents vont réaliser également.

Par ailleurs, même si la photo de presse est un métier très exigeant, c’est également une passion, une envie, un besoin même pour certains. Même lorsque l’on est en commande pour un magazine ou une agence, on cherche toujours à se faire plaisir personnellement.

Pour ma part, cela passe par apprendre et progresser. C’est pourquoi il m’arrive parfois de me lancer des défis sur certains sujets. Dernièrement, j’ai profité d’un événement « news » pour exercer mon regard et mon cadrage en m’imposant d’utiliser uniquement une seule focale pour couvrir le sujet, en l’occurrence, une manifestation contre le projet de Sivens.

C’est donc avec un seul boitier, mon fidèle D4 et une optique, mon 50mm 1.4, que je pars en cette pluvieuse et triste après-midi, qui risque très fortement de dégénérer en bataille rangée entre casseurs et forces de l’ordre. Etant néanmoins en mission pour une agence de presse news, je prends quand même dans le sac des optiques supplémentaires, que je sortirai une fois à la toute fin de l’événement, quand les nuages de fumigène et les matraques de CRS, mêlés aux jets de pierres et autres bouteilles de verres des casseurs m’empêchaient de travailler en sécurité…

Voici le résultat de ce petit défi personnel, un éditing serré d’images réalisées avec le 50mm. Si vous possédez un boitier réflex, je vous conseille fortement cette optique !



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Pourquoi Lightroom est le meilleur logiciel de post-production

=> Vous voulez apprendre à correctement utiliser Lightroom ? Découvrez ma formation complète sur le sujet.

GIMP, Bridge, Camera RAW, Photoshop, Lightroom, le choix peut sembler assez difficile à faire pour le photographe débutant à la recherche d’un logiciel pour travailler et améliorer ses photos. Tous ces logiciels vous permettent de retoucher et / ou d’organiser vos photos sur votre ordinateur. Tous le font différemment, mais voici pourquoi Lightroom est la meilleure option pour un photographe débutant.

Le meilleur choix pour la post-production

Si vous débutez en photographie, vous avez probablement entendu des professionnels mentionner qu’ils utilisent des logiciels pour gérer et modifier leurs images sur ordinateur. Le mot « photoshoper » est même entré dans le langage courant. Lorsque l’on est débutant, il est fréquent de penser que l’on a pas besoin d’appliquer un post-traitement à ses images sur l’ordinateur. Cependant, il faut savoir qu’il s’agit d’une étape importante dans la photographie contemporaine numérique.

Capture d’écran 2015-01-19 à 16.17.54

Alors, que doit-on utiliser quand on est débutant ?

GIMP : Il s’agit d’un logiciel gratuit, compatible à la fois Mac et PC (et linux). Il ressemble beaucoup à Photoshop, mais est bien moins précis.

Picasa : C’est plus un navigateur qu’un logiciel de retouche, avec très peu de fonctionnalités.

Camera RAW : Indispensable pour traiter les fichiers RAW sur Photoshop et livré gratuitement avec le logiciel d’Adobe, il et quand même plutôt efficace bien que n’étant pas très précis.

Photoshop : Un logiciel puissant utilisé par les professionnels tels que les concepteurs, peintres, vidéastes etc… Les utilisateurs y trouveront de nombreux outils très performants mais trouvent souvent le logiciel assez intimidant du fait de sa complexité (Photoshop Elements est plus convivial).

Lightroom : « Petit frère » de Photoshop, c’est un solide programme qui a été développé spécifiquement pour les photographes. Débutants, amateurs, et photographes professionnels utilisent Lightroom pour organiser et éditer leurs images rapidement et efficacement.

Aperture : Un produit d’Apple qui a été abandonné à la fin 2014 en faveur de « Photos », il a été un temps concurrent de Lightroom, disponible uniquement pour les utilisateurs Mac.

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Le meilleur choix pour l’organisation

Pourquoi un débutant devrait acheter Lightroom pour organiser ses photos ? Ou encore mieux, pourquoi un débutant devrait organiser ses photos ? Quand on débute, on imagine difficilement qu’il est très important de bien organiser ses photos, les classer afin de les retrouver facilement par la suite.

Avec l’avènement du numérique, il est très facile de remplir des dizaines de cartes SD lors de vos voyages. Mais ce flot de photographie va rapidement vous submerger !

Pourquoi Lightroom ? Vous pouvez avoir accès à certains outils gratuits de Microsoft (Windows Live Photo Gallery), Google (Picasa), et Apple (iPhoto / Photos app) pour organiser vos images. Tous offrent des capacités d’organisation assez intéressantes. Mais comme d’habitude, vous obtenez ce que vous payez, et il y a une raison pour laquelle ces outils sont gratuits. Ils ne gèrent pas les fichiers RAW, et les possibilités d’édition sont très limitées.

Si vous ne pouvez pas acheter Lightroom, l’une de ces options gratuites est une solution pour commencer à se familiariser avec l’organisation de vos photos et de faire quelques modifications mineures des que c’est possible. Mais vous devez garder en tête que Lightroom est LA meilleure solution.

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Vos images sont organisées en dossiers, généralement nommés par date, sauf indication contraire. Une fois que vos images sont importées dans Lightroom (Fichier> Importer des photos et vidéo ou Ctrl + Maj + I), vous pouvez les visualiser facilement il n’y a pas besoin d’ouvrir chaque photo comme dans Photoshop dans le module Bibliothèque. De là, vous pouvez choisir les photos à garder et qui pour supprimer. Certains utilisateurs de Lightroom évaluent leurs images en utilisant un système d’étoiles, d’autres, indiquent simplement chaque photo avec un P (à garder) ou un X (de le rejeter).

Par ailleurs, dans le module Bibliothèque, vous pouvez ajouter des informations de métadonnées, y compris des mots-clés, pour décrire le contenu de vos images. Ajouter toutes ces informations peut sembler fastidieux au début, mais ce sera par la suite un atout inestimable, lorsque vous recherchez des photos spécifiques dans votre catalogue Lightroom.

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Le meilleur choix pour l’éditing

Une fois que vous avez organisé vos images et ajouté les métadonnées, il est temps de les modifier. C’est là que Lightroom brille vraiment sur la concurrence, en particulier les logiciels gratuits. Lightroom dispose d’un module « Développement » dans lequel vous pouvez faire beaucoup de chose !

Vous pouvez apporter des modifications simples comme le recadrage et la netteté, mais vous pouvez utiliser des outils plus avancés tels que le pinceau d’ajustement («brosse» sur les petits changements comme l’exposition, la couleur ou la netteté), correction de lentille (Adobe a fourni un certain nombre de paramètres de correction automatique pour «réparer» des choses comme la distorsion et le vignettage), et les courbes (un moyen plus avancé pour modifier l’aspect général de votre photo).

Capture d’écran 2015-01-19 à 16.28.10

Si vous photographez en RAW, chaque fois que vous appuyez sur le déclencheur, l’appareil photo enregistre un fichier contenant toutes les données enregistrées par le capteur sur la carte mémoire. Dans le cadre d’une image JPEG, l’appareil photo convertit l’image RAW en JPEG, ce qui signifie que certaines des données sont compressées et sont donc perdues. Le fichier RAW offre une souplesse incroyable pour « rattraper » les problèmes rencontrés lors de la prise de vue (mauvaise balance des blancs, couleurs trop ternes, etc).

Pour aller plus loin, je vous invite à télécharger ma méthode en cliquant sur le lien ci-dessous 🙂

=> Découvrez ma formation complète sur le sujet.

 



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Les 40 ans de voyages photographiques de Salgado dans un documentaire

Salgado

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Le sel de la terre – Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado – 2014

Synopsis :

« Depuis quarante ans, le photographe Sebastião Salgado parcourt les continents sur les traces d’une humanité en pleine mutation. Alors qu’il a témoigné des événements majeurs qui ont marqué notre histoire récente : conflits internationaux, famine, exode… Il se lance à présent à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses, à la rencontre d’une faune et d’une flore sauvages dans un gigantesque projet photographique, hommage à la beauté de la planète. Sa vie et son travail nous sont révélés par les regards croisés de son fils, Juliano, qui l’a accompagné dans ses derniers périples et de Wim Wenders, lui-même photographe. » (source : Allociné)

Mon avis :

Difficile de choisir entre la rubrique « photographie » ou « voyage » pour ce film assez incroyable. Véritable Ode à la nature, l’oeuvre colossale de Salgado est bien mise en avant dans ce documentaire à la gloire du photographe. Mais même si vous n’êtes pas un fervent amateur des clichés noir et blanc du brésilien, je vous conseille quand même de regarder ce film. Vous y découvrirez une certaine vision de la photographie de nature et de voyage, celle d’un Salgado qui semble presque immortel et à la production inépuisable. Il faudra cependant mettre de côté la partie assez « mégalo » du personnage, qui veut « faire un hommage à la terre et à l’univers » et explique qu’il est finalement très simple de replanter une forêt… Ne nous voilons pas la face, Salgado reste une incroyable exception dans un univers de la photographie qui ne peut même plus être considéré comme étant « en crise » tellement la situation est problématique…

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Mais même pour un photographe qui peine à vivre de ses images, il est très intéressant de se documenter et s’inspirer de grandes figures de la photographie comme Salgado. Sa façon de composer, de construire ses images, la force de son noir et blanc, les histoires qu’ils racontent, sont autant de sources d’inspirations et d’enseignements qui permettent de nourrir son regard.

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Guerre des photographes : amateurs VS professionnels

guerre des photographes

En écrivant cet article, je sais pertinemment que je ne vais pas plaire à tout le monde. Mais ce sujet mérite de s’y arrêter et comme toujours, je ne prétends pas détenir la vérité, les commentaires (pertinents) sont les bienvenus à la fin de ce post !

Un photographe est par nature un être qui a du caractère, de l’égo et qui ne respire pas toujours l’humilité. C’est un fait. Et c’est tant mieux, parce que la photographie est un moyen d’expression, un art à part entière qui demande presque tout le temps une prise de position. Même un photographe de presse est rarement objectif…

On peut remarquer cela sur les réseaux sociaux, espace qui a libéré la « parole », et sur lequel des groupes et autres pages ont été créés justement pour parler photo… et critiques photos. Un sujet revient de façon régulière et à chaque fois en filigrane : celui du statut de photographe professionnel.

Comment définir ce statut ? Qui est photographe professionnel ? Mais au fait, qui est photographe ?

Ces questions peuvent paraître stupides, et pourtant elles font débat. Un débat souvent virulent.

guerre des photographes

Les photographes amateurs sont en train de détruire le métier de photographe professionnel.

C’est la conclusion de beaucoup de photographes vivant de leur production photographique aujourd’hui. Il est clair que la photographie est devenue accessible à tous. Le matériel est de plus en plus abordable et il est facile d’apprendre en quelques clics à s’en servir grâce à internet.

Par ailleurs, le statut d’auto-entrepreneur a bouleversé ce métier en permettant à des amateurs éclairés de faire de leur passion, une activité légalement rémunérée et ainsi un complément de revenu.

C’est justement cela le problème. Ce type de photographe, que l’on peut qualifier de « semi-professionnel », va proposer ses services de photographe à des entreprises ou des institutions, en plus de son activité principale. Première conséquence pour les photographes professionnels vivant à plein temps de leur activité : la perte de clients et de marchés. C’est la triste loi de la concurrence.

Plus grave cependant, ces « semi-professionnels » ne sont souvent pas au courant de ce qu’est un droit d’auteur ni des nuances de ce métier (justement parce qu’ils ne le considèrent pas vraiment comme un vrai métier). En prenant le statut d’auto-entrepreneur, ils se font rémunérés comme simples prestataires et ont tendance à casser les prix. Normal de leur point de vue, car ils n’ont pas la pression financière d’une personne qui vit à 100% de ses images. Du coup, une entreprise, même consciente de la différence de qualité d’une prestation de pro, choisira presque tout le temps le moins cher. Ce qui a pour conséquence une baisse généralisée des prix et donc la précarisation de TOUTE une profession.

Le « salarié-auto-entrepreneur passionné » a-t-il conscience de cela lorsqu’il propose ses services à prix bradés ? Peut-être, mais pourquoi s’en soucier lorsque l’on peut se vanter de « travailler comme photographe »…

guerre des photographes

Les photographes amateurs ne détruiront pas le métier de photographe professionnel.

Ne soyons pas non plus trop négatif. La photo amateur n’est pas un scoop, loin de là. Dans mon mémoire sur le photojournalisme, rédigé dans le cadre de mes études à l’IEP, je reviens sur cette influence très limitée et surtout très ancienne.

De plus, on peut quand même penser qu’une entreprise, une institution et même un couple de fiancés préféreront faire appel à un vrai professionnel. Car même si le prix est un argument central pour tout choix de prestation, la qualité et la crédibilité le sont tout autant.

Au photographe professionnel de se démarquer et prouver qu’il est légitime (et de toutes façons, il n’a pas vraiment le choix !)

Un autre élément me fait penser que la guerre n’a pas vraiment lieu d’être. Une chose est sûre : tout le monde aimerait vivre de sa passion un jour. Par contre, ce n’est pas dit que tout le monde fera ce choix… et surtout, prendra ce risque.

« Wouaa tu es photographe ! »… « Mais tu arrives à en vivre ? » (Copyright Fred Scheiber) 😉

Je vois beaucoup de photographes amateurs autour de moi et sur le terrain, qui me disent vouloir « un jour en faire leur métier ». J’ai juste envie de dire : bon courage !

Je ne pense pas du tout que ce n’est pas possible, ou pas légitime. Tout le monde à le droit de faire ce qu’il veut et encore heureux ! Le problème, c’est que l’on n’a pas souvent conscience des réalités.

Cette année encore, en 2014, un sondage met en première place des « métiers de rêve », celui de photographe. Cela fait bien rire lorsque l’on voit comment est traité un pro par une entreprise ou une institution qui volent des photos, qui sous-payent, ou qui payent 6 mois plus tard…

Mais restons positif et optimiste. Aujourd’hui, tout le monde peut photographier. Compact à moins de 100 euros, Instagram, Flickr, etc… Jamais il n’y a au autant de photographies réalisées et surtout diffusées dans le monde !

Au final, c’est une excellente chose pour l’univers professionnel, car il y a une sensibilisation plus grande à la photographie. Cet art est accessible et les amateurs et autres passionnés peuvent facilement se renseigner, apprendre, s’éduquer et apprécier.

Au fond, la photographie c’est un partage. Lorsque l’on photographie, on décide de capter quelque chose pour soi, mais aussi pour les autres. Le fait qu’il y ait autant d’images de produites dans le monde est une très bonne chose car cela fait de la photographie un média populaire et apprécié.

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La guerre des photographes n’aura pas lieu

Le métier de photographe est en constante mutation, tout comme l’est le monde de la presse. Les photographes amateurs ou semi-professionnels y sont pour beaucoup dans cette évolution. C’est très regrettable pour un pro de perdre un client à cause d’un amateur. Mais c’est surtout regrettable que l’entreprise ou l’institution fasse ce choix ! Tout comme il est extrêmement regrettable de voir les titres de presse licencier des photographes et publier des images libres de droit (réalisées bien souvent par des amateurs).

Faut il pour autant profondément haïr et maudire le photographe de concert offrant ses images à la boite de production, ou le passionné qui remplie le book d’une mannequin (elle aussi amateur) à l’œil, ou encore le voyageur qui rempli les serveurs de Flickr de photos désormais légalement distribuables par Yahoo ?

Bien sûr que non.

Mais au-delà de leur dire simplement « bon courage », autant leur expliquer en quoi leurs envies et leurs choix, peuvent avoir des répercussions directes et dramatiques sur une profession qui peine déjà à évoluer dans le bon sens…



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Jean-Marc Lacabe : « la diffusion de la photographie en France doit beaucoup à Jean Dieuzaide »

Jean Marc Lacabe

Actuel directeur du Château d’Eau, Jean-Marc Lacabe, remplace Michel Dieuzaide en 2001, à la tête de cette institution de la photographie fondée par Jean Dieuzaide il y a maintenant 40 ans. Rencontre avec un passionné de photo d’art.

Destination Reportage : En tant que directeur du Château d’Eau, quelle est votre mission ?

Jean-Marc Lacabe : Ma mission est strictement éducative, car une telle structure s’adresse d’abord au public. Nous avons une programmation assez ouverte, cela va des photographes historiques aux nouveaux talents. Je considère que c’est le passé qui éclaire le présent et l’avenir, mais si on ne tient pas compte des nouvelles générations, on s’éteint. Nous avons une mission d’éveil. Mais nécessairement le pendant de cette position est l’aide à la création.

Comment cela se traduit-il concrètement ?

Nous aidons à la création et à la production. Exposer ses œuvres au Château d’Eau est une forme de reconnaissance, il arrive que cela soit un tremplin. Nous avons deux salles dans la « grande galerie » dans la tour, et une petite galerie au sous-sol, dans laquelle sont justement présentés de jeunes artistes.

Cet objectif était il celui de Jean Dieuzaide lorsqu’il a créé ce lieu d’exposition il y a 40 ans ?

Oui. L’idée était d’apporter la connaissance de la photographie au public, montrer des œuvres qui constituent des repères pour les gens.

château d'eau Dieuzaide

A partir du 10 septembre, une exposition sera consacrée à Jean Dieuzaide et Robert Doisneau, pourquoi ce choix ?

Cela semblait évident de faire quelque chose sur Doisneau qui fut le premier à être exposé en 1974 au Château d’Eau. Et encore plus évident d’inclure Jean Dieuzaide. La diffusion de la photographie en France lui doit beaucoup. Notamment à travers ce lieu d’exposition permanent.

Quelles sont vos ambitions pour le Château d’Eau ?

Le raser et construire une pyramide dédiée à la photographie sur la place du Capitole à la place ! (Sourire). Je souhaite maintenir et redonner de l’énergie à ce bâtiment. On y montre des choses que d’autres lieux ne montrent pas, ou qui ne sont pas toujours ouverts aux émergents.

Aujourd’hui il y a de très nombreux événements dédiés à la photographie en France, notamment plusieurs festivals…

Il y a certes une prolifération importante de festivals, mais c’est bien d’avoir des lieux qui calment cette frénésie. La rencontre avec l’art nécessite du temps et de la réflexion ! Aujourd’hui il y a beaucoup de productions photographiques car la technologie le facilite. Il y a de plus en plus de gens qui ont besoin de trouver un moyen de se distinguer. D’ailleurs Pierre Bourdieu l’avait déjà souligné dans « Un art moyen, Essai sur les usages sociaux de la photographie ».

Le Château d’Eau est très réputé dans l’univers de la photographie en France et dans le monde…

Je constate en effet que pour les jeunes générations de photographes, c’est encore un lieu qui compte. Je me rends compte de la légitimité du Château d’Eau, même hors de France ; il arrive souvent que de jeunes photographes étrangers viennent me solliciter pour des lectures de portfolio. Il y a peu de centres photographiques forts en France. D’ailleurs, notre centre documentaire est le deuxième plus important de France ! Historiquement, la photographie a trouvé sa place à Toulouse. Par exemple la troisième Société de photographie, après Londres et Paris, s’est créée ici. Pourtant, on pourrait espérer que le Château d’Eau ait plus de moyens de se développer. Il manque de place et de budget. Seule la ville supporte les activités de cet établissement.

Plus d’information sur le Château d’Eau



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Jean Dieuzaide, un aventurier de la photographie

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[=> Suite de notre série d’été sur le photographe Jean Dieuzaide]

Photographier c’est prendre des risques. Afin d’obtenir le cliché que l’on souhaite, il faut savoir sortir de sa zone de confort et affronter des obstacles. Jean Dieuzaide l’avait bien compris et son incroyable carrière est là pour le rappeler. Ce photographe humaniste a souvent mis en danger sa vie pour avoir LA photo qu’il voulait et a du faire face, jusqu’à sa mort, à ses détracteurs.

Photographe acrobate

Rien n’arrête Jean Dieuzaide. Ce passionné d’aviation, depuis son enfance, demande à laisser la soute de l’avion ouverte tandis qu’il effectue, tranquillement, les pieds dans le vide, ses photographies aériennes. N’ayant apparemment pas le vertige, il a le reflex de prendre de la hauteur, dès qu’il le peut. On le voit se hisser en haut de la cheminer de l’ONIA (futur AZF), sans sécurité, ou encore grimper une échelle de corde sur la place du Capitole et s’asseoir sur les épaules d’un funambules pour immortaliser le mariage des Diables Blancs, toujours avec ses chaussures en cuir…

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Citant Robert Capa, son maître, il brave le danger pour ramener les meilleurs photos dans son atelier de la rue Erasme, là où l’attendent sa femme et ses enfants.

Photographe bâtisseur

Révolté du traitement que l’on inflige aux photographes de son époque, il décide de prendre l’initiative de créer lui même la première galerie photographique municipale de France. Le Château d’Eau de Toulouse devient alors l’une des salles d’expositions les plus réputés au monde. Pendant des années, il gère lui même cette institution, la finançant avec ses propres deniers, jusqu’à ce que la mairie de Toulouse en prenne la gestion.

Son atelier photo situé au 7 rue Erasme est également une petite entreprise qui tourne presque 24h sur 24 ! Il va jusqu’à employer une demi douzaine de personnes pour gérer le tirage, l’archivage et la vente de sa production. A l’époque de l’argentique et de la machine à écrire, il parvient à concilier (non sans difficultés), travail, vie de famille et projets photographiques, jusqu’à ce que la maladie le prive de sa passion.

dieuzaide

Photographe visionnaire

« Voir la vie dans un brin d’herbe ».

Jean Dieuzaide est un personnage complexe, aussi bien attaché aux traditions qu’au progrès. Ce père de famille intransigeant et longtemps considéré comme un photographe humaniste « classique », a, pour le citer, « le courage de ses opinions » et révèlera sa « part d’ombre » à travers son travail expérimental et abstrait sur « le Brai ». Tandis qu’il est en reportage (et accessoirement en voyage de noces) dans les mines de Carmaux, il trouve l’inspiration à travers des photographies de ce sous-produit de la houille dont sont extraites la glycérine et l’asphalte et prenant alors des formes « sensuelles ».

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Face au scepticisme et aux critiques de ses collègues de l’époque, le Toulousain va jusqu’au bout de son expérience et exposera ce travail à de nombreuses reprises, entre Toulouse et Paris.

« Le brai a collé à ma chair jusqu’à m’en rendre fou ; un autre moi-même se débattait dans ces quelques carrés de glu ; un malaise démoniaque serrait ma gorge, provoquat mes sens, et m’incitait, en me précipitant dans cette ronde infernale, à photographier avec un plaisir malin, ici, là, et déjà plus loin, de peur de ne plus avoir le temps de saisir cet insolite »Jean Dieuzaide

aventure brai Dieuzaide

Photographe courageux

Au delà de ses acrobaties et autres exploits photographiques, Jean Dieuzaide a surtout eu le courage de ne pas se plier à la pression sociale de son époque. Il en paiera d’ailleurs très cher le prix. Tandis que son ami photographe humaniste et parisien, Robert Doisneau connaîtra le succès, Jean sera discrédité et oublié par ses pairs, principalement pour avoir fait le choix de ne pas vivre dans la capitale. Le parisianisme poussé de l’époque aura eu raison du Toulousain, amoureux du terroir gascon et des paysages régionaux.



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[Film] Avec Pecker, vous allez aimer la photographie de rue

Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter l’un de mes films préférés sur la photographie. Il n’est pas tout récent puisqu’il a été réalisé en 1998 par l’excellent et complètement dingue John Waters. Pourquoi j’adore ce film ? Tout simplement parce qu’il apporte une touche d’humour et surtout d’optimisme à l’univers d’habitude assez morose de la photographie.

C’est un film que je conseillerais à tous les débutants en photo ainsi qu’aux professionnels las de leur quotidien et parfois si déprimants lorsqu’on les écoute parler de leur métier… Le personnage principal nous donne la pêche et donne envie de faire des photos.

Synopsis

Pecker est un modeste vendeur de sandwiches de la banlieue de Baltimore. Il a une passion: la photographie. Il fixe sur la pellicule son entourage et expose ses oeuvres dans le fast-food où il travaille. Le point est approximatif, le cadrage un peu bancal, mais c’est justement cette naive sincérité qui plaît a Rorey, galeriste new-yorkaise passant là par hasard. Pecker se retrouve propulsé de son petit village au Village new-yorkais, autrement plus chic mais autrement plus hypocrite…

Source : Allociné

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Dites moi ce que vous pensez de ce film dans les commentaires !

Pour aller plus loin :

=> Ma sélection de films sur la photographie et le voyage



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Jean Dieuzaide, photographe aviateur

Principalement connu pour ses photographies en Espagne de « Dali sortant de l’eau » ou encore la célèbre « petite fille au lapin », Jean Dieuzaide est aussi et surtout l’un des plus grands photographes « aériens » de sa génération. Né dans l’un des principaux berceaux de l’aviation, il est véritablement passionné par l’aéronautique.

« Je dois reconnaître que la photographie m’a choisi alors que je voulais être pilote, mais je ne regrette rien ». Jean Dieuzaide.

Devenir photographe n’est pas au programme pour le jeune Jean, qui prendra d’ailleurs le pseudonyme « Yan » pendant de longues années car il ne veut pas associer ce métier, qu’il ne juge alors pas assez prestigieux, au nom de sa famille. Le jeune toulousain veut préparer Saint-Cyr pour entrer ensuite à l’école de l’air de Chalon-sur-Saône et devenir Pilote.

Sa passion pour tout ce qui vole, le pousse à créer à 15 ans une section d’aéromodélisme à l’aéroclub de Cannes et il en devient président deux ans plus tard, « il y avait quand même plus de 200 personnes dans ce club ! » sourit sa femme.

La passion de la photo d’aviation

Changement de plan et de destin pour Jean Dieuzaide, il embrasse alors la carrière de photographe de presse… sans s’éloigner pour autant de sa passion pour l’aviation. Dès la fin des années 1940, il devient le photographe « officiel » de Sud Aviation (futur Airbus) et commence alors un imposant travail photographique sur les tarmacs de la région.

R21321 Concorde fusée 1967
Concorde-fusée, 1967

Cependant, l’aviation ne lui apporte pas que des joies. En 1949, il brave une interdiction de photographier le vol d’essai de « l’Armagnac », premier gros-porteur long-courrier français de l’après-guerre, à Toulouse. Ayant habilement dissimulé son Rolleiflex sous un grand manteau noir, il réalise de superbes clichés du vol d’essai, qu’il revend en exclusivité à la revue « Les Ailes ». Quelques jours plus tard, la DST viendra frapper à sa porte et après un interrogatoire musclé, l’emmènera à la prison de Bordeaux. Mais bien qu’accusé d’espionnage « pour une puissance ennemie », Yan sera aussitôt relâché. Sud aviation réalise en 1956 qu’ils ne peuvent pas se passer de son tallent et de son expérience et feront appel à lui pendant de très nombreuses années.

JD 378 Jean Dieuzaide photograpphie à bord d'un Nordatlas 1961Jean Dieuzaide à bord d’un Nord Atlas, porte de soute ouverte, en 1961

Le 11 décembre 1971, à l’occasion du premier roulage du Concorde, il rencontre André Turcat, pilote d’essai et futur fondateur de « l’Académie de l’air et de l’espace ». Une amitié va naître alors entre les deux hommes, qui vont ensemble réaliser un livre de photographies aériennes « Toulouse vue par les oiseaux ».

DSC_0363-2André Turcat lors du premier roulage du Concorde, 1971

Photographe acrobate

Afin de réaliser le cliché qu’il a en tête, le photographe ne recule devant aucun obstacle. Il grimpe en haut de l’église des Jacobins en 1950, puis sur des échafaudages en bois dans l’abbaye de Conques en Aveyron pour photographier des détails du tympan qui orne l’entrée de l’édifice en 1960. On le voit aussi grimper en haut de la cheminée de l’ONIA (futur AZF), sans sécurité.

Prendre de l’altitude au mépris du danger est devenu une seconde nature pour Jean Dieuzaide, qui s’invite au mariage aérien des « Diables Blancs », en mai 1954, en grimpant sur les épaules du père de la mariée, lui même sur un câble !

R 12347 Jean Dieuzaide sur la façade du Capitole pour photographier De Gaulle Toulouse Février 1959
Visite de De Gaulle à Toulouse, février 1959.

Pour être sûr de pouvoir s’envoler à tout instant, il achète même un petit avion, un Piper Cub L-18. Il n’aura jamais le temps de passer son brevet de pilote mais obtiendra une licence pour pratiquer la photo aérienne en 1951. Il prend ses photos des Pyrénées, assis à bord d’un avion cargo ou d’un hélicoptère, portes ouvertes et jambes pendant dans le vide, aux limites de la sécurité !

Il s’écrase le 2 juillet 1950 tandis qu’il faisait des photos de la Garonne à très basse altitude. Le visage en sang, il s’extrait de la carcasse en feu de l’appareil, son appareil photo en main.

« On ne doit pas refuser l’obstacle, il faut s’obstiner, le franchir », écrit Jean Dieuzaide, citant Robert Capa, son maître.

 JD 673 Prise de vue à Sud Aviation en fauteuil roulant après son accident Mars 1972 Photo Emmanuel DecailléPrise de vue à Sud Aviation en fauteuil roulant après un accident en mars 1972
Photo Emmanuel Decaillé

Le résultat de ces prises de risque est à chaque fois incroyable. A l’image de la photo du décollage de la Caravelle, qu’il réalisé en s’installant carrément au milieu de la piste avec l’accord des pilotes d’essai, tandis que l’appareil le frôle.

En 2005, la ville de Blagnac achète le fond photographique spécifique à l’aéronautique du photographe. La collection sera visible dans le musée de l’aéronautique « Aéroscopia », qui héberge déjà le Concorde et bien d’autres oiseaux métalliques que Jean Dieuzaide a immortalisé avec tallent et passion.

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Jean-Marc Le Scouarnec : « Jean Dieuzaide était une vedette de l’époque »

Jean Dieuzaide biographie

Jean Dieuzaide
Crédit photo : Roger Daspet

Auteur de l’unique biographie de Dieuzaide, Jean-Marc Le Scouarnec est responsable des pages culture de « la Dépêche du Midi »

Destination Reportage : Comment en êtes vous arrivé à écrire la première véritable biographie de Jean Dieuzaide ?

Jean-Marc Le Scouarnec : En fait, c’est l’éditeur, Claude Nori (éditions « Contre Jour ») pour qui Jean Dieuzaide a beaucoup compté, qui m’a proposé ce projet. Personne ne l’avait encore fait. J’avais déjà eu l’occasion de faire des papiers sur le Château d’Eau depuis mes débuts dans le journalisme, en 1986. Je connaissais l’homme, ce qu’il avait fait. J’étais un habitué du Château d’Eau, j’y ai vu beaucoup d’expositions et je l’ai croisé lorsque j’étais étudiant. Il faut savoir que Dieuzaide était une vedette à l’époque, il avait une aura très importante. Même auprès de ceux qui ne connaissaient pas la photographie ! Il a fait beaucoup pour la photo et surtout pour les autres, il avait une réputation internationale. Ce projet était donc aussi l’occasion de rencontrer d’autres photographes qui ont vécu à cette époque. Jean Dieuzaide, c’est une histoire de Toulouse, des années 1940 à 2000.

Vous avez écrit cette biographie avec l’aide de sa femme, comment cela s’est déroulé ?

Il faut dire que Jacqueline Dieuzaide a réponse à tout ! Grâce à elle, il y a une partie témoignage très importante dans le livre, en plus des archives de la Dépêche du Midi. En discutant avec elle, j’ai découvert des tas de choses sur lui. Son côté séducteur mais aussi chrétien, certains goûts pour la tradition mais aussi des expérimentations de choses complètement nouvelles. C’était un personnage plus complexe que ce que l’on pense. L’écriture de ce livre a duré environ un an, il faut dire que je faisais cela sur mon temps libre de journaliste de la Dépêche du Midi !

Comment expliquez vous que Jean Dieuzaide soit aussi peu connu aujourd’hui malgré ce très riche héritage ?

Quand il a ouvert le Château d’Eau, il a mis sa carrière à l’écart. De ce fait, il a été un peu oublié dans le monde de la photographie en France. Et puis il a été un peu mis de côté par les photographes parisiens qui le voyaient comme un simple provincial. Selon ses détracteurs, il s’est trop diversifié. D’ailleurs, il a été longtemps considéré à cette époque comme un photographe humaniste, ce qui n’était pas alors vraiment à la mode… Cependant, il est indéniable que, s’il avait fait à Paris, tout ce qu’il a fait à Toulouse, il serait aujourd’hui bien plus connu !

Certaines de ses photos ont néanmoins fait le tour du monde…

En effet, celle du mariage des funambules est probablement la plus connue. Mais l’événement en lui même était déjà incroyable et la manière qu’il a eu de le photographier était formidable ! Il a d’ailleurs eu une parution dans « Life » pour l’occasion, LE magazine de reportage le plus prestigieux au monde.

Jean Dieuzaide biographie

Jean Dieuzaide, la photographie d’abord – mon avis

Publié aux éditions « Contre Jour » en mai 2012, cet ouvrage est à ce jour la première biographie de Jean Dieuzaide. Son auteur nous plonge dans les archives de cet incroyable photographe et nous livre des dizaines d’anecdotes sur la vie du photographe toulousain le plus connu de son époque. Fruit d’une année de travail aux côtés de Jacqueline Dieuzaide et enrichi par des décennies d’archives de « la Dépêche du Midi », titre de presse quotidienne régionale pour qui Jean Dieuzaide collabore depuis ses débuts dans la presse, ce livre est également un « manuel » d’histoire de Toulouse et sa culture photographique de l’après-guerre à nos jours. Très complet et agréable à lire, l’ouvrage est illustré par de nombreuses photos d’époques, introuvables sur internet, sinon dans le mythique atelier du 7 rue Erasme de Toulouse, toujours gardé et habilement géré par Jacqueline Dieuzaide.

 



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